Face à la montée de l’insécurité dans le Grand Katanga, les autorités ont jugé bon d’ériger des barrages sur différents axes routiers. La route Lubumbashi-Kolwezi, en particulier, est devenue un véritable cauchemar pour les usagers, avec plusieurs barrages le long de son parcours. Ce qui devait être des contrôles de routine s’est transformé en un calvaire quotidien.
Les embouteillages se multiplient aux heures du soir. Les militaires en poste contrôlent minutieusement les véhicules et vérifient les cartes d’électeurs, qui servent de pièces d’identité en RDC. Pour ceux qui ne possèdent pas ce précieux document, le voyage peut rapidement se transformer en un cauchemar. Les usagers sont souvent confrontés à deux choix : payer une amende improvisée ou se faire embarquer.
Une tracasserie injuste
Cette situation ajoute une couche supplémentaire au calvaire d’une population déjà confrontée à de nombreuses difficultés. Les barrages, censés garantir la sécurité et rassurer la population, deviennent des points de stress et de rançonnement des pauvres citoyens. L’obligation de présenter une carte d’électeur pour passer met en lumière un problème dont la population est victime sans en être responsable.
En effet, les cartes d’électeurs délivrées par la Commission électorale nationale indépendante (Céni) ne sont pas durables. Avec le temps, les écrits et la photo s’effacent, rendant ces cartes inutilisables. Les usagers dont les cartes sont abîmées se retrouvent dans une situation désespérée, leur identité contestée et leur liberté de mouvement mise à mal.
Les autorités doivent revoir ces mesures et trouver des solutions durables. Les cartes d’identité biométriques sont déjà disponibles, mais pourquoi trainent-elles à être délivrées à l’ensemble de la population ? Il est également nécessaire de mettre en place des contrôles plus efficaces, mais moins stressants pour alléger le fardeau qui pèse sur les usagers de la route Lubumbashi-Kolwezi. Les barrages routiers doivent viser à renforcer la sécurité et non à compliquer davantage les conditions de voyage des citoyens.