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Les bienfaits de la contraception : les femmes de Goma en parlent

Y a-t-il des bienfaits de la contraception ? Laquelle des méthodes contraceptives est la plus utilisée au Nord-Kivu ? Quelques femmes de Goma que nous avons interrogées en parlent.

Espérance Furaha est mère de deux enfants. Un garçon de 4 ans et une petite fille de 6 mois.  Pour elle, l’unique bienfait de la contraception est de faciliter l’espacement des naissances. Elle explique : « Quand on accouche de beaucoup d’enfants sans planifier, cela perturbe les mariés au foyer. Voilà pourquoi la contraception est là pour aider à bien espacer les naissances. Elle permet de s’organiser, et si l’on a un bébé qui tète encore, elle protège le bébé. »

Et d’ajouter : « Je le dis par expérience. J’avais accouché en 2015 alors que j’étais encore étudiante en troisième année de graduat. 5 ans plus tard, j’ai eu mon deuxième enfant en août 2020. Cela m’a beaucoup aidée à bien étudier, car mon premier enfant pouvait déjà rester à la maison sous la surveillance d’une garde. »

Selon Espérance, les meilleures méthodes contraceptives sont naturelles, pour la simple raison qu’elles ne présentent aucun risque ni inconvénient sur l’organisme de la femme. Elle recommande aux jeunes couples de recourir « soit à la ‘méthode de calendrier’, soit au coït interrompu ou au collier de cycle menstruel ».

Et les filles célibataires ?

Pour Naomi, célibataire, la vingtaine révolue, les méthodes contraceptives permettent aux jeunes filles d’avoir des rapports sexuels avec leurs partenaires en cas de besoin sans peur de tomber enceinte. Cela permet d’empêcher également les infections sexuellement transmissibles.

Naomi reconnait que beaucoup de jeunes filles de son âge ont tendance à se cacher, à avoir peur de parler de la contraception ou de partager avec leurs amies sur les méthodes qu’elles utilisent. Elle déplore aussi le fait que « la plupart des jeunes filles ne maitrisent même pas leur cycle menstruel. Pourtant, si une femme connait bien son cycle menstruel, elle peut bien utiliser les méthodes contraceptives naturelles ».

Pour montrer combien c’est important de connaître son cycle menstruel, Naomi partage une petite expérience de son récent rapport sexuel avec son petit ami au moment où elle était dans sa période de fécondité : «  Je savais que j’étais à mon quatorzième jour et il fallait que je fasse l’amour avec mon petit ami. Ce jour-là, j’étais obligée d’utiliser un préservatif pour me protéger contre une grossesse non désirée, mais aussi contre d’éventuelles infections sexuellement transmissibles. »

Selon Naomi, plusieurs méthodes naturelles ne protègent que contre la grossesse, mais pas contre les IST. Et  donc, l’utilisation du préservatif est à encourager pour les filles qui sont sexuellement actives.

Rareté des préservatifs féminins

Pour Vanessa, une autre jeune fille que nous avons rencontrée à Goma, les préservatifs féminins ne sont malheureusement pas accessibles. Ils sont même inexistants. Elle témoigne : «  Beaucoup de femmes et de jeunes filles ne connaissent pas ces préservatifs féminins et on n’en parle presque pas dans ma communauté. C’est toujours nos partenaires masculins qui enfilent les leurs. » Et de s’interroger : « Alors, si je me retrouve dans la situation où ni moi ni mon partenaire, personne n’a apporté le préservatif, qu’est-ce que je fais ? »

Naomi exhorte les organisations qui offrent les services de contraception à rendre disponibles en grande quantité les préservatifs féminins et à en parler autant qu’elles le font pour les préservatifs masculins.

 

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