Bureau 2 : ces agents en civil qui tracassent sur les routes

Sur les routes de Lubumbashi, ils surgissent sans prévenir, souvent à bord d’un minibus Noah banalisé. Pas d’uniformes, parfois même pas d’identification claire. Ce sont les agents du fameux « Bureau 2 », un service aux contours flous et qui intervient régulièrement dans la circulation routiere et le contrôle des documents des véhicules.

La présence des agents du Bureau 2 sur les routes est souvent synonyme d’abus et de bavures. Récemment, une scène troublante s’est déroulée sous mes yeux : une jeep pick-up stationnée au bord de la route et dont le conducteur parlait au téléphone, a été brusquement encerclée par des agents surgis d’un minibus Noah. Aucun panneau d’interdiction de stationner, aucun signe d’infraction visible. L’échange s’est envenimé, et le conducteur, manifestement vexé, a démarré en trombe, percutant un véhicule et a fui. Les agents n’ont pas hésité à se lancer à sa poursuite à travers la ville, mettant en danger la vie d’innocents usagers. Une scène parmi tant d’autres, malheureusement.

Des méthodes à hauts risques

La question qui se pose est simple : ces agents sont-ils formés pour faire de telles brutalités sur les routes en pleine ville ? Très souvent, les véhicules qu’ils utilisent ne sont même pas officiels, mais réquisitionnés. Le résultat est alarmant : des accidents parfois mortels. Ces interventions, loin d’apaiser le désordre, bien au contraire l’aggravent.

Au lieu de rassurer, leur présence inquiète. On ne sait jamais s’ils sont là pour faire respecter la loi ou pour soutirer quelque chose. À côté d’eux, les agents de la mairie de Lubumbashi, ceux de la PCR, tous avec le même mode opératoire : arrêstation brutale, pression, parfois humiliations. Une armée de contrôleurs pour des désordres routiers qui ne font que s’amplifier.

Tant que ces agents agiront sans cadre clair, sans formation et sans rendre des comptes, ils continueront à faire plus de mal que de bien. La régulation routière ne devrait pas être une chasse à l’homme.