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Le cardinal Ambongo pourrait-il devenir pape ?

Le décès du pape François lundi 21 avril 2025, a ouvert une période de deuil, mais également de spéculations au sein de l’Église catholique. Parmi les noms évoqués pour lui succéder, celui du cardinal Fridolin Ambongo est cité. Figure influente de l’église africaine, il ferait partie des favoris à la course pour accéder à la papauté.

Le cardinal Ambongo a toujours pris fermement position sur des questions sociales et politiques en République démocratique du Congo et dans le monde. Ses remarques sont souvent source de tensions avec les autorités congolaises. Dans une Église qui cherche à se rapprocher davantage des démunis, ce type de profil séduit, surtout durant le pontificat comme  celui du pape François. Ce dernier a donné une voix forte à des pasteurs de terrain, soucieux de justice sociale.

Or, le conclave privilégie des figures perçues comme consensuelles, diplomates et discrètes. Malgré le fait qu’Ambongo soit devenu membre du Conseil des cardinaux (C9) depuis 2020, il n’a pas occupé de postes majeurs au sein de la Curie romaine. Il parle peu italien, n’a pas été nonce, ni préfet de congrégation, encore moins président du conseil pontifical. En plus, il n’a pas une grande visibilité dans les médias traditionnels catholiques comme Osservatore Romano ou KTO TV. Cela limite sa connaissance des rouages administratifs du Vatican, mais surtout ses réseaux internes.

Capucin, Africain, Francophone : ça fait trop au Vatican ?

La congrégation dont est issu le cardinal représente une minorité au sein du collège électoral, traditionnellement dominé par des membres du clergé diocésain ou d’autres ordres plus représentés à Rome, comme les Dominicains et les Jésuites. Sur les plus de 120 cardinaux électeurs, peu sont Africains. Et à l’intérieur du groupe africain, l’Afrique subsaharienne francophone a une marge de manœuvre très faible. Cette sous-représentation joue dans les coalitions qui se forment avant les votes du conclave.

Dans un conclave largement dominé par des Européens, le cardinal Ambongo a exprimé des réserves sur certains documents du Vatican, notamment le « Fiducia supplicans », du pape Benoit XVI, le qualifiant d’inapproprié et d’eurocentrique. Bien que ces critiques reflètent une volonté d’adaptation aux réalités africaines, elles pourraient être interprétées comme une prise de distance avec certaines orientations du Saint-Siège.​

Cependant, cela ne signifie pas que Fridolin Ambongo ne peut pas être élu pape. Le cardinal devrait davantage construire sa stature universelle. Il pourrait, par exemple, prendre la tête d’un dicastère romain, publier des textes de fond sur l’avenir de l’Église, ou renforcer sa présence lors des synodes mondiaux.

Car, en dehors des votes, le pontificat est aussi une question de visibilité, de stratégie, et de lisibilité symbolique.

 

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