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RDC : une communication institutionnelle à améliorer

En RDC, la communication des autorités sur les crises et les interruptions des services essentiels est souvent insuffisante. Si certaines annonces sont faites, notamment pour des travaux de maintenance ou des perturbations prévues, elles restent l’exception plutôt que la règle. Bien souvent, les citoyens se retrouvent face à des coupures d’eau, d’électricité ou d’Internet sans explication officielle, alimentant frustrations et incertitudes.

Récemment, pendant plus d’une semaine, l’accès aux plateformes X (anciennement Twitter) et TikTok a été restreint en RDC. Aucune déclaration officielle n’a accompagné cette mesure, ni au moment de son instauration ni lors de sa levée. Bien que le contexte sécuritaire, notamment les affrontements avec le M23, puisse en être la raison, une explication formelle aurait permis d’éviter les rumeurs et les incompréhensions. Une communication proactive sur ces décisions sensibles pourrait renforcer la confiance entre les autorités et la population.

Il y a également un manque de communication sur les coupures d’eau et d’électricité. Dans plusieurs villes du pays, des perturbations affectent l’accès aux services de base. À Lubumbashi par exemple, une partie importante de la ville est actuellement privée d’eau, tandis qu’à Likasi, une large partie de la ville est plongée dans le noir depuis un mois. Dans certains cas, des raisons techniques ou des travaux peuvent justifier ces interruptions, mais faute de communication régulière et accessible, les citoyens sont souvent laissés sans information claire. Une meilleure transparence sur ces événements aiderait à mieux gérer leurs impacts au quotidien.

Incertitude lors de la prise de Goma

La question de la communication se pose également lors des événements majeurs. Lorsque les rebelles du M23 ont pris la ville de Goma, le président de la République ne s’est pas exprimé immédiatement. Ce silence a laissé place à de nombreuses interrogations avant qu’un message officiel ne soit finalement adressé à la nation quelques jours plus tard. Dans des moments aussi critiques, une prise de parole rapide et claire peut contribuer à rassurer la population et à clarifier la position du gouvernement.

Un porte-parole qui peine à se faire entendre

Le gouvernement dispose pourtant d’un porte-parole qui s’exprime régulièrement lors de points de presse. Cependant, ces interventions ne semblent pas toujours répondre aux préoccupations immédiates des citoyens. Parfois perçues comme trop politiques ou trop propangandistes, elles peinent à toucher un large public. Une communication plus accessible et directe pourrait renforcer l’efficacité de ces échanges et améliorer la perception des actions gouvernementales.

Si la communication institutionnelle en RDC existe, elle devrait gagner en régularité, en clarté et en proximité avec la population. Informer en temps réel, expliquer les décisions prises et rendre compte des difficultés rencontrées sont des éléments essentiels pour instaurer un climat de confiance. Certes, une meilleure transparence ne résout pas les crises, mais elle permet de les traverser avec plus de sérénité et de cohésion nationale.

 

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