La corruption constitue un des plus grands obstacles au développement socio-économique de la RDC. Cette pratique illicite se manifeste à divers niveaux de l’administration publique et du secteur privé, entravant la gouvernance et minant la confiance des citoyens envers les institutions.
La corruption se manifeste principalement sous la forme d’un avantage indu, par exemple un pot-de-vin par une personne ou une entité pour influencer l’action d’un fonctionnaire ou d’une personne en position d’autorité. Ces pratiques sont courantes à divers niveaux de responsabilité. Le pire est que cela s’est consolidé dans des lieux jusque-là insoupçonnés comme les écoles et les universités où, élèves et étudiants s’initient très tôt à ce qu’ils appellent « branchements » entendez par là, des mécanismes pour corrompre les enseignants afin de passer de classe ou de promotion sans nécessairement satisfaire aux épreuves.
En RDC, on compte de nombreux cas d’entreprises minières, qui mènent des activités sur la base d’un simple permis d’exploration. Cela permet à ces sociétés de contourner les régulations environnementales et les droits des communautés locales. Ce phénomène est particulièrement observable dans les provinces riches en ressources naturelles telles que le Katanga et l’Ituri, où les concessions sont attribuées sans transparence ni consultation des parties prenantes.
L’impact de la corruption sur le pouvoir d’achat
Un autre exemple est celui des services de contrôle aux frontières. Il n’est plus rare de voir des agents de l’immigration demander des pourboires aux voyageurs. Une fois, j’ai failli rater un vol au motif que ma carte de vaccination internationale, pourtant valide, n’avait pas de code QR et donc, ne serait pas de ce fait, enregistré dans la base de données des services d’hygiène aux frontières. Une accusation qui cachait juste une volonté de me soutirer des sous.
Les voyageurs et les commerçants rapportent fréquemment des cas de demande de pots-de-vin par les agents pour accélérer les formalités de voyage et éviter des contrôles prolongés. Ces pratiques non seulement augmentent les coûts pour les entreprises, mais créent également un climat d’incertitude et d’inefficacité, notamment pour les mêmes entreprises.
Un commerçant me disait une fois que pour faire face aux tracasseries, il était obligé d’ajouter des frais sur la vente de ses produits, afin de ne pas en subir personnellement le coût. Imaginez donc que beaucoup d’articles que nous achetons comprennent dans la composition du prix, les charges liées à la corruption !
Au final, c’est l’Etat qui perd en confiance auprès de ses administrés et la population paie ainsi la facture d’un système qu’elle a normalisé.