Le monde entier a suivi jeudi 27 juin 2024 le débat contradictoire entre le président Joe Biden et son rival et prédécesseur Donald Trump. Ce débat retransmis en direct à la télévision, a permis aux électeurs américains de constater l’incapacité physique du président Joe Biden, candidat à sa propre succession. Pour nous Congolais, nous aurions aimé voir un tel débat présidentiel également chez nous en RDC.
L’actuel président américain est un homme brillant, malheureusement affaibli par l’âge : il a 81 ans. Au cours du débat contre Trump, il s’est illustré par des incohérences, des paroles inaudibles et des séquences qui s’apparentaient à des trous de mémoire. D’aucuns ont même parlé d’un véritable naufrage du président. Parfois, il disait exactement le contraire de ce qu’il voulait dire.
Pourquoi ne pas démissionner ?
Ce n’est pas la première que ces désagréments arrivent à Joe Biden. Dans une prise de parole en février dernier, il confondait l’Égypte et le Mexique en évoquant la situation à Gaza. Avant même le début de la campagne électorale aux États-Unis, beaucoup avaient déjà tiré la sonnette d’alarme sur l’inaptitude de Biden en raison de son âge. Mais il s’est entêté, voulant coûte que coûte faire deux mandats. Si c’était en Afrique, on aurait crié sur tous les toits pour dire que les Africains aiment s’accrocher au pouvoir. Mais là c’est aux États-Unis.
Je me demande si Joe Biden pourrait encore participer au second débat présidentiel américain prévu en septembre. A mon avis, il ferait mieux de démissionner. Parfois, il faut savoir se retirer à temps, même si, constitutionnellement parlant, vous avez encore le droit de candidater. Et c’est ce que nous ne cessons de dire aux chefs d’États africains.
Nos dirigeants devraient tirer des leçons
Au Gabon par exemple, Ali Bongo serait sorti par la grande porte s’il ne s’était pas présenté à la dernière élection présidentielle dans son pays. Il avait des ennuis de santé après un AVC, mais il tenait absolument à rester au pouvoir. Jusqu’à ce qu’un coup d’État militaire l’emporte. Nous donnons le même conseil à Kagame, Museveni, Faure Gnassingbé, Ouattara et les autres qui ont déjà effectué deux mandats et qui ambitionnent de continuer.
Bref, quels que soient les désagréments au débat présidentiel américain de jeudi, au moins il a eu le mérite de permettre un face-à-face aux deux candidats pour défendre leurs programmes. Je souhaite qu’un tel débat contradictoire soit obligatoire à toute élection présidentielle en République démocratique du Congo.