Avec effervescence, les femmes congolaises célèbrent la Journée mondiale de la femme au mois de mars. Elles organisent différentes manifestations. Après mars, toutes ces mobilisations s’arrêtent et attendent le prochain mois de la femme. D’où cette question : les droits de la femme ne sont-ils violés qu’en mars ?
Du 1er au 30 mars, je reçois souvent des invitations pour participer à tout genre d’activités organisées en l’honneur de la femme. Prières, conférences, ateliers, forums féministes… Tout y est. Plus les jours de mars passent, moins la femme est à l’honneur. Depuis la fin du mois d’avril, on n’entend presque plus parler d’elle. Qu’est-ce qu’il se passe? N’est-elle plus victime des crimes ou l’a-t-on oubliée ?
Après mars, viennent les onze mois de l’homme
Bien des hommes ont l’habitude de dire que s’il y a un seul mois sur douze offert au genre féminin, c’est clair que les onze restants leur appartiennent. Cette assertion est une raison de plus pour nous femmes de nous approprier chaque jour de l’année pour travailler et devenir de plus en plus responsables. En cette période de crise par exemple, nous devrions cesser de n’être que les instruments de plaisirs sexuels et les machines de production d’enfants. Nous devons être à l’homme ce que la main gauche est à la main droite surtout sur le plan financier, pour le bien-être de toute la famille et de notre pays.
Je rappelle que les viols, les discriminations qui se commettent sur la femme par coutume ou par perversité, sont perpétrés toute l’année. Devrait-on attendre le mois de mars pour ouvrir la bouche et dire qu’on est contre tel ou tel crime commis contre la femme ou que l’on promeut l’autonomie de la femme ? Je ne crois pas. Le lieu et le moment où se commet un crime, c’est là qu’il faut le dénoncer. Le combat de la femme congolaise pour son autonomie est quotidien, prenons-en conscience.
Femme tous les jours
J’aimerais souligner ici qu’on n’est pas femme un seul jour. Si on est femme tous les jours, alors donnons le meilleur de nous-mêmes au quotidien pour éduquer nos enfants, participer au développement de notre pays… De ce fait, l’idée de se limiter au port du pagne, symbole de la femme congolaise exemplaire, lors de la Journée internationale de la femme est à décourager avec la dernière énergie.
Nous devons nous sentir femmes tous les jours, en pagne ou pas, au mois de mars ou pas. De même qu’on les respecte douze mois durant, les hommes aussi nous doivent le même respect pendant toute leur vie !