Une école congolaise à Kigali, un exemple de cohabitation pacifique

« Le groupe scolaire consulaire congolais », est une école de l’ambassade de la RDC au Rwanda. Créée dans années 1980, grâce à l’amitié « Rwando-Zaïroise », elle fut inaugurée par le Marechal Mobutu et son homologue rwandais, Juvénal Habyarimana.

Située à Nyenyeri, l’un des quartiers peuplés de la capitale rwandaise, l’école congolaise est installée à Kigali depuis plusieurs dizaines d’années. Stratégiquement, voisine du marché public, l’école arbore le drapeau congolais sur sa façade tandis que notre hymne national, « Le debout congolais » est chanté à chaque rassemblement.

L’ école se trouve dans un enclos d’une superficie proche d’un kilomètre carré. Chaque année, elle reçoit plus de 1500 élèves. À l’intérieur, c’est un climat de confiance, de tolérance et d’acceptation mutuelle qui règne. L’égalité des chances est indiscutable. Seules, les compétences comptent. Les origines personnelles importent peu. C’est vraiment un bon exemple à suivre à propos de cette école, pour nous Congolais au pays.

« La diversité culturelle et la tolérance » telle est la devise de cette école primaire et secondaire particulière qui œuvre pour la promotion de la cohabitation pacifique et de la gestion pacifique des conflits alors que le Rwanda et le Congo ont des relations diplomatiques compliquées depuis des années.

Nous sommes tous frères !

Vers l’an 2000, nous étions dans notre classe une cinquantaine d’élèves provenant de diverses tribus congolaises et rwandaises. Il y avait également quelques enfants européens. Nous cohabitions tous ensemble et personne ne se souciait de connaître les origines de l’autre. Notre préoccupation était les études pour un avenir meilleur.

A cette époque, malgré les différents conflits ethniques à l’Est de la RDC, cette école était pour nous un havre de paix alors que se déroulait la guerre « d’agression » du Rwanda contre la RDC qui avait été provoquée par la rébellion aux soutiens rwandais du « Rassemblement congolais pour la démocratie » (RCD) à l’est du pays. Ce contexte tendu entre nos deux pays ne se ressentait pas dans l’école. Nos autorités scolaires, de toutes les tendances confondues, ne manifestaient pas un sentiment de méfiance entre elles. Nous étions tous frères et c’était un bel exemple qui permettait de montrer que nous pouvions cohabiter pacifiquement et dont nous pourrions nous inspirer aujourd’hui.