Depuis le 27 octobre 2024, la ville de Kinshasa expérimente une nouvelle organisation de la circulation visant à fluidifier le trafic dans plusieurs zones stratégiques de la capitale. Cette phase expérimentale introduit un sens unique et une circulation alternée sur des avenues clés, notamment Nguma, Tourisme, Mondjiba et Poids lourds. Ces artères, souvent bouchées aux heures de pointe, bénéficient désormais de ce dispositif pour réduire les embouteillages et améliorer la mobilité des habitants de Kinshasa.
Il s’agit des mesures issues d’une concertation entre le ministère des Transports, l’hôtel de ville, l’Office des voiries et drainages (OVD), et la police. Elles visent un objectif clair : minimiser le temps que les Kinois passent dans les bouchons, une situation qui pèse lourdement sur la productivité et la qualité de vie en ville.
Des résultats mitigés
Les premiers jours de l’expérimentation ont donné des résultats mitigés. S’il y a bel et bien eu une réduction des embouteillages dans les zones concernées, notamment aux heures de pointe, d’autres quartiers continuent de connaître une congestion importante.
Le plus grand calvaire concerne le trajet reliant le centre-ville et la banlieue de Kintambo qui connecte l’ouest de la ville au centre des affaires. Je me rappelle un jour être parti de Gombe à 17 h, et à cause des embouteillages, je me suis résolu de parcourir les quelques kilomètres à pied pour arriver chez-moi. Des centaines, voire des milliers d’autres personnes ont fait pareil, refusant de prendre une moto dont les prix variaient de 5000 à 8000 francs par passager.
L’autre problème épineux concerne l’inexistence des parkings dans les principaux carrefours, obligeant les conducteurs à stationner le long de la chaussée. Ajoutez à cela les vendeurs qui posent leurs marchandises sur les trottoirs, ce qui pousse les piétons à marcher parfois en plein milieu de la route avec tous les risques d’accidents que cela comporte.
L’une des causes : on a concentré tout à Gombe
On ne le dira jamais assez : les embouteillages à Kinshasa posent l’épineux problème de la concentration des principales activités socioéconomiques et administratives dans la commune de la Gombe. Il faut délocaliser un certain nombre d’activités. La construction des sauts-de-mouton n’a pas apporté les solutions tant vantées. Les routes secondaires connaissent les mêmes déboires que les artères principales (pas de parkings, trottoirs inexistants ou rétrécis et un manque d’entretien régulier qui accélère la dégradation du macadam). La voie ferroviaire n’est malheureusement pas une option viable pour le moment, le trajet étant occupé par des constructions anarchiques.
N’est-il pas temps de décentraliser les services publics et établir de pôles économiques dans d’autres communes ? Ne devrait-on pas officiellement légaliser le télétravail et organiser des rotations du personnel administratif pour alléger le trafic ? Les embouteillages ne concernent pas que les véhicules, mais plusieurs autres aspects permettant une circulation alternative et allégée.