Annoncé depuis longtemps et présenté comme le symbole de la Renaissance de la RDC dans le secteur aérien, Air Congo verra le jour incessamment. Cette nouvelle compagnie, appelée à couvrir le pays sur le plan international, débutera avec le soutien d’Ethiopian Airlines, qui allouera deux Boeing 737-800.
La compagnie éthiopienne se positionne ainsi comme un acteur incontournable de ce secteur sur le continent après avoir également porté Zambia Airways, Asky (Togo) et Malawi Airlines. Mais ce partenariat stratégique, bien que salvateur pour notre pavillon national, ne résoudra pas les déficiences qui ont fait de ce secteur, un gouffre sans fond. Penser à acquérir des avions sans les infrastructures qui vont avec, ne fera pas disparaitre les problèmes structurels qui minent le transport aérien congolais.
Souvent vétustes et mal entretenus, les aéroports comme ceux de Kinshasa et de Lubumbashi (les plus importants du pays), manquent d’équipements modernes nécessaires pour garantir la sécurité des passagers et des opérations aériennes.
Des problèmes de mauvaise gestion du secteur aérien
Sur le plan de la régulation, le manque de normes strictes et de suivi en matière de maintenance et de formation des personnels aériens, a conduit à des accidents répétés et à des lacunes en termes de fiabilité. La mise sur liste noire des compagnies aériennes congolaises par l’Union européenne témoigne de préoccupations réelles de sécurité aérienne congolaise.
Les difficultés financières et opérationnelles de Congo Airways sont un exemple de conséquences du manque de régulation. Fondée avec l’ambition de devenir un transporteur national performant, Congo Airways est depuis plusieurs années en proie à des problèmes de gestion, d’entretien de ses aéronefs et de financement. Un rapport de l’Inspection générale des finances sur les nombreuses fautes de gestion le confirme. Ethiopian Airlines apportera certes son expertise et un savoir-faire technique important pour améliorer les opérations aériennes, mais restera insuffisant tant qu’il n’y aura pas des réformes profondes dans les autres domaines, notamment, celui de la gestion.
Et le Go-Pass…
De quoi continuellement s’interroger sur l’utilité du fameux Go-Pass, cette taxe aéroportuaire perçue sur les vols domestiques et internationaux depuis des années, et dont une partie, a été utilisée pour construire des infrastructures comme l’aéroport de Kalemie, qui a englouti 41 millions de dollars sur les 138 millions générés par cette taxe jusqu’en 2020. Et ce, alors que les principaux aéroports du pays par lesquels passent l’essentiel du trafic national et international (Kinshasa – Mbuji-Mayi, Goma et Lubumbashi) manquent parfois le minimum comme des bancs, l’air conditionné, des latrines propres ou les chariots pour les passagers.