Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, plusieurs milliers de migrants sans papiers ont déjà été expulsés des États-Unis. Le président américain applique ainsi l’une de ses promesses phares de campagne. Nombreux dans la communauté congolaise des États-Unis vivent dans la peur de ces expulsions.
Si pour l’instant, la plupart des déportés ont concerné des ressortissants d’Amérique latine (Mexique, Colombie, Guatemala…), les sans-papiers congolais savent qu’ils sont sur la liste des expulsables. En effet, pendant sa campagne électorale de 2024, Donald Trump n’avait cessé de mentionner le Congo comme l’un des principaux pays d’où selon lui partent « les migrants criminels » qui viennent aux États-Unis.
La diaspora congolaise (RDC) aux États-Unis est estimée à plus de 62 000 personnes (chiffres de 2023). Avec l’obsession de Trump contre les Congolais, l’inquiétude gagne même ceux qui détiennent des documents de séjour en ordre. A ce sujet, j’ai contacté deux amis Congolais (une femme et son mari) qui vivent à Chicago depuis 2023. Ils n’ont pas caché leur inquiétude, étant donné que le processus de leur demande de documents de séjour n’a pas encore abouti. « Nous ne sortons plus. Notre enfant ne va plus à l’école. Les rares fois où l’un de nous peut sortir c’est pour acheter des vivres, mais c’est un grand risque. Nous évitons de sortir de peur de nous faire prendre par la police ICE (Immigration and Customs Enforcement) », m’a déclaré ce couple congolais.
« Pas question de rentrer en RDC ! »
A la question de savoir s’ils peuvent un jour accepter de rentrer en RDC, ils m’ont opposé un refus catégorique : « Il est hors de question pour nous de retourner dans un pays malade comme la RDC. Bien sûr c’est nôtre pays, mais regardez ce qu’il se passe à Goma, en Ituri et dans d’autres provinces. Regardez le niveau de pauvreté. Même si Trump nous expulse, nous ferons tout ce qui est possible pour revenir aux États-Unis ! »
Espérons que ce couple sera épargné par les déportations massives des sans-papiers menées actuellement par l’administration Trump. Les migrants sont recherchés même dans les églises et les écoles. Les avions de l’armée américaine sont mis à contribution pour les expulsions.