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Faux : Maitre Gims et Dadju n’ont pas été désignés ambassadeurs de la rumba

Deux artistes musiciens d’origine congolaise, Maitre Gims et Dadju, font parler d’eux sur la toile congolaise. Pour cause, leur élévation par le président Félix Tshisekedi au rang d’ambassadeurs. Mais ambassadeurs de quoi ? Sur les réseaux sociaux on répond : « De la rumba. » Pourtant c’est faux ! Ils ont été nommés ambassadeurs de la CULTURE congolaise et non de la rumba. La nuance est de taille.

Au vu de la levée de boucliers sur les réseaux sociaux contre Gims et son frère, il s’avère important de rétablir la véracité des faits. En effet, le communiqué de la présidence au sujet de Gims et Dadju, ne parle pas du tout d’ambassadeurs de la rumba, mais plutôt d’ambassadeurs de la culture congolaise. C’est très différent.

Dans la culture, il y a beaucoup de choses : théâtre, musée, traditions, musique, etc. Du coup, la polémique lancée par Karmapa et d’autres Congolais n’a pas sa raison d’être.

Haine ou jalousie ?

Les deux frères Gims et Dadju se sont vu remettre des passeports diplomatiques. Des internautes indignés se demandent pourquoi Koffi Olomide, Werrason et d’autres grands artistes n’ont pas eu la même distinction, alors qu’ils professent la rumba dans chacune de leurs compositions.

Mais ce qu’on oublie c’est que le titre d’ambassadeurs peut être donné à plusieurs Congolais à la fois. Et donc pas de jalousie ! Attendez votre tour ! Karmapa, Werrason, Koffi Olomide, JB Mpiana ou n’importe quel roi de la rumba peuvent toujours solliciter le titre d’ambassadeurs s’ils pensent jouer un rôle au niveau international.

La musique congolaise ne se réduit pas qu’à la rumba

C’est bien cela l’amalgame. Je comprendrais si une telle erreur venait d’un étranger. Mais quand ce sont des Congolais qui assimilent la musique congolaise toute entière à la rumba, ce qu’on ne comprend pas de quoi il s’agit.

Bien qu’elle ait obtenu une reconnaissance internationale, la rumba cohabite avec d’autres styles musicaux existants ou ayant existé en RDC. C’est le cas de l’AfroCongo porté par Innos B, le Ndombolo dérivé du Cavacha introduit par Zaïko, le RPK (Rap purement Kinois) popularisé par des groupes comme K-Melia qui fut nominé aux Kora Awards, Bana Kin, Keep quiet ou Fatima CIA; le Décalé, qui est un genre propre aux DJ et dont raffolent les jeunes motocyclistes de Kinshasa pour n’en citer que quelques-uns.

Que dire de Yoka Choc, ce groupe composé exclusivement de musiciens Japonais et qui chante en lingala ? Devrait-on leur nier le fait d’être les porte-étendard de la culture congolaise simplement parce que que nous avons d’autres artistes au pays qui le font ? Pourquoi ramener la congolité jusque dans la musique ?

A lire certains commentaires, j’ai l’impression d’avoir à faire des militants d’extrême droite en France qui, s’inquiètent de ce que la presse a appelé à un moment la congolisation du rap français, avec des vedettes comme Maitre Gims notamment, mais aussi Youssoupha, Kalash criminel, Naza et bien d’autres.

Quand Aziz Makukula qui a pourtant porté les couleurs du Portugal a été désigné Ambassadeur du football congolais, avec pour tâche de convaincre les bi-nationaux évoluant en Europe de rejoindre les Léopards, je n’ai entendu personne protester. Même quand Claude Makekele, ancien joueur français l’a remplacé à ce poste.

Oui, la rumba est notre patrimoine (et maintenant celui de l’humanité). Mais elle n’est pas la seule.

 

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