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Les féminicides, un génocide silencieux

« Kankamana mama ». « Mina ikariya tuh ju ya batoto ».  « Il va changer, Mungu ata mu sahidiya ». Derrière ces mots swahili qui suggèrent la tolérance et la résignation vis-à-vis des maris violents à Lubumbashi et ailleurs en RDC, se cachent en réalité des souffrances atroces, voire des meurtres de femmes et de jeunes filles.

Le féminicide se définit comme le meurtre de femmes ou de filles en raison de leur sexe, parce qu’elles sont des femmes, parce qu’elles sont des filles. Et dans bien des cas, le meurtrier n’est nul autre que le mari ou l’ex-mari. Selon l’Office des Nations Unies contre les drogues et le crime (UNODC), sur l’ensemble des 87 000 meurtres de femmes répertoriés en 2017, 50 000 femmes (58 %) ont été tuées par leurs partenaires ou par un membre de la famille ; 30 000 (35 %) par leur précédent ou actuel partenaire sexuel.

Le cas de Mujinga

Elle s’appelait Samantha Orny Mujinga. Elle avait encore devant elle beaucoup de bougies à souffler. Samantha est morte le mardi 04 octobre dernier sous les coups de son bourreau de mari à Lubumbashi. De son vivant, sans s’y attendre, elle publiait déjà sur ses statuts  WhatsApp : «  Je n’ai jamais vu une femme mourir et sous terre parce qu’elle n’était pas mariée. Mais  j’ai vu des femmes belles devenir méconnaissables pour avoir aimé un homme dangereux. » Publication prémonitoire ou véritable appel à l’aide que personne n’a su écouter ?

Les hommes qui battent à mort leurs femmes ou leurs petites amies ne sont pas, dans biens des cas, à leurs premiers forfaits. La petite gifle anodine et qu’on excuse par amour se transforme en coups et blessures ou en meurtre. Samantha Orny Mujinga est venue s’ajouter sur la longue liste de femmes tombées sous les coups d’un mari violent.

En RDC, les statistiques ne sont pas disponibles, mais ces cas de meurtres défraient souvent la chronique et on les fait passer pour des faits divers banals. Si votre homme lève la main sur vous, excusez-le, mais quittez-le. Rester dans une relation où l’on est battu, à cause de la pression sociale et surtout des préjugés ou par amour, fait tuer beaucoup de femmes. Quittez-les, mesdames !

Les femmes ne sont pas des punching-balls

Les hommes doivent changer ces structures mentales qui leur font concevoir les femmes comme des objets dont ils  peuvent disposer comme bon leur semble, jusqu’à leur ôter la vie. Le féminicide est un véritable fléau, certes silencieux, mais qui décime des familles.

 

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