Etudiante en master en droit public à l’Université de Goma, Honorine Ungu est également membre de la clinique juridique de la même institution. Pour elle, « l’existence de plusieurs ethnies en RDC doit être considérée comme un atout et une opportunité de partage d’expériences et de diversités culturelles ».
Lors d’un entretien avec Habari RDC, elle a souligné la nécessité de lutter contre des comportements qui constituent des menaces à la paix. C’est dans ce sens qu’elle a initié un cadre d’échange interuniversitaire visant à promouvoir la paix et la cohésion sociale. Elle estime que ces deux concepts sont d’une importance capitale en République démocratique du Congo. Par contre, le tribalisme fait partie des antivaleurs à éradiquer sans attendre.
Contexte du cadre d’échange interuniversitaire
L’université réunit plusieurs étudiants et cadres scientifiques d’origines ethniques diverses. De ce point de vue, elle peut devenir un terrain propice à des discours haineux et des tensions ethniques. Raison pour laquelle Honorine a pris l’initiative de créer un espace d’échange et de sensibilisation pour la paix au sein de la société. Elle appelle les communautés congolaises à vivre dans la cohésion.
Et pour que cette cohésion se pérennise, un certain nombre d’actions nécessitent d’être menées. Il s’agit notamment de la lutte contre la discrimination, le tribalisme, le discours de haine, l’intolérance et l’extrémisme violent. Nul ne devrait être discriminé en raison de son ethnie, son sexe, sa religion ou sa race. A travers des échanges avec la crème intellectuelle de Goma, Honorine Ungu espère contribuer à la promotion de la paix en RDC.
Thématiques et interventions
Compte tenu de l’importance de ces échanges interuniversitaires, des thématiques liées à la lutte contre les antivaleurs seront régulièrement abordées. Il s’agira entre autres de mener des réflexions pour identifier les causes profondes des antivaleurs au cas par cas et de savoir comment y mettre fin.
Les intervenants seront choisis parmi les étudiants et les enseignants ; les débats seront participatifs. Plus concrètement, il y aura des conférences-débats qui réuniront pas moins de 50 étudiants. Honorine ne sera pas seule dans l’organisation de ces activités : tout se fera en équipe. D’ores et déjà, cinq de ses camarades ont salué l’initiative et se disent prêts à faire partie du groupe.
Perspectives
Pour une pérennisation d’actions de promotion de paix et de cohésion sociale, Honorine Ungu compte créer un club qui lui permettra de nouer des partenariats avec des universités et associations en vue d’intensifier des activités de sensibilisation. Pour elle, la paix et la cohésion sociale doivent être un mode de vie du peuple congolais.
Ce genre d’initiatives est à encourager et mérite un accompagnement de toute la communauté. L’impact positif n’en sera certainement que très grand. Cela influencera plusieurs personnes à adopter des attitudes et des pratiques favorables à la paix et la cohésion sociale dans la région.
*Ce contenu de sensibilisation est produit dans le cadre du ‘’Peace Project’’, un projet de paix mené dans l’est de la RDC, notamment dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, en partenariat avec l’ONG néerlandaise Mensen Met Een Missie (MMM). Ensemble, nous encourageons les communautés à adopter et à partager davantage de récits alternatifs et inclusifs, afin de promouvoir la paix sociale, le dialogue et le vivre-ensemble. Cette initiative s’oppose aux discours de haine, à la manipulation et à la violence, qui fragilisent le tissu social.