L’Université Bel Campus de Kinshasa voulait honorer Kemi Seba, militant panafricain, écrivain et président de l’ONG Urgences panafricanistes, en lui attribuant le titre de « docteur honoris causa ». Malheureusement, cette cérémonie, prévue lundi 24 mars 2025, a été annulée à la dernière minute. Selon Kemi Seba et d’autres activistes, des pressions internationales, notamment de la France, seraient à l’origine de cette décision, exécutée en collaboration avec le ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire de la RDC.
Cette annulation a été interprétée par de nombreux militants comme une atteinte à l’autonomie des universités africaines. Par exemple, le Congolais Christian Nyamabo condamne une situation qui entrave « le rayonnement des modèles propres à la jeunesse africaine ». Pour Maud-Salomé Ekila, militante panafricaine et activiste, il s’agit d’un exemple éclatant du « néo-colonialisme qui ronge nos institutions ». Espoir Ngalukiye a également exprimé sa colère contre ce qu’il a qualifié de « pressions honteuses ».
Ces réactions reflètent un sentiment selon lequel les institutions académiques, censées être des bastions du savoir et de réflexions indépendantes, sont encore vulnérables face à des ingérences politiques extérieures.
La solidarité panafricaine s’active
En réponse à cette annulation, des messages de solidarité et de soutien à Kemi Seba se sont multipliés sur les réseaux sociaux. L’activiste Bienvenu Matumo, militant de la Lucha, a qualifié cette décision de « violation des libertés fondamentales » dans les espaces universitaires. De son côté, le journaliste Peter Tshiani, a lui salué la première initiative de l’Université Bel Campus, affirmant que malgré l’annulation de la cérémonie, Kemi Seba est déjà « docteur honoris causa dans le cœur de nombreux panafricanistes ».
Ces voix unissent militants et observateurs autour d’une idée centrale : il faut résister collectivement à ces ingérences pour préserver l’intégrité et la souveraineté des institutions africaines.
Kemi Seba, symbole de résistance !
Figure emblématique du panafricanisme moderne, Kemi Seba est connu pour sa lutte contre le néocolonialisme et pour la défense de la souveraineté africaine. Bien qu’il suscite des controverses, il reste un modèle de résistance pour une jeunesse africaine en quête d’autonomie et de dignité. L’annulation de cet honneur symbolique ne change rien à son combat. Elle est perçue comme une tentative d’étouffer des voix qui défendent une vision africaine indépendante et émancipée.
Il est temps que les institutions africaines redéfinissent leurs priorités, renforcent leur indépendance et jouent pleinement leur rôle de moteurs d’une Afrique souveraine.
L’annulation de l’attribution de ce titre à Kemi Seba, est certes une déception, mais elle peut aussi devenir une source d’inspiration et de mobilisation pour tous ceux qui croient en une Afrique libre et maîtresse de son destin.