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Kolwezi : quand la colère gronde dans les quartiers oubliés

La ville minière de Kolwezi dans le Lualaba, une cité aux contrastes saisissants. D’un côté, les sites d’exploitation minière, symboles de l’opulence et de la puissance des géants du secteur. De l’autre, les quartiers défavorisés, oubliés par le progrès et rongés par la misère. Deux mondes qui se côtoient, mais ne se mélangent pas. En d’autres termes, deux réalités qui s’ignorent et se méprisent.

Dans les rues de ces quartiers oubliés, les avertissements des locaux résonnent comme des échos de vérité. « À chaque instant, tout peut basculer ici ! », murmurent-ils, une prophétie suspendue dans l’air lourd de promesses sombres. La tension est palpable, palpable comme le vent froid accablant qui souffle sur la ville.

« Bulongo ni bwetu » : le cri des oubliés !

« Bulongo ni bwetu » [la terre est à nous, NDLR], répètent tel un mantra, les creseurs qui s’introduisent sur les sites miniers. Ils revendiquent leur droit sur cette terre qui regorge de richesses. Ils sont chez eux, sur leurs terres ancestrales. Et les tensions s’étirent comme des fils de fer barbelés, ou des fils électriques prêts à s’enflammer au moindre contact.

L’étincelle qui enflamme la révolte

Le jeudi 30 mai 2024, l’inévitable survint à Kolwezi. Une altercation entre un creuseur et un soldat, chargé de protéger les intérêts de KCC, l’un des puissants géants miniers de la région, tourne au drame. D’abord une détonation, puis un corps qui tombe mort, puis du sang… Le feu de la rébellion embrase Musonoï, la cité Gecamines menacée elle-même de disparition. En un instant, le lieu se transforme en champs de bataille, les véhicules des entreprises sont détruits, dépouillés. Les bureaux deviennent des forteresses assiégées, leurs trésors pillés par une foule avide de justice, ou de vengeance, ou des deux. Les travailleurs obligés de faire profil bas et de recourir à d’autres itinéraires pour rejoindre leurs domiciles.

Une ville au bord du précipice

La colère gronde, et les avertissements des locaux résonnent encore plus forts. On entend répéter cette phrase : « À chaque instant, tout peut basculer ici ! » Kolwezi est une poudrière, prête à exploser à la moindre étincelle. La situation est volatile, imprévisible, et le danger plane sur la ville.

Kolwezi, ville minière, ville de contrastes, ville de colère. Une cité où la misère côtoie l’opulence, où la frustration gronde dans les cœurs des oubliés. Une ville où la moindre étincelle peut embraser les flammes de la révolte.

 

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