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Entreprises publiques : des agents trop vieux et fatigués attendent toujours leur retraite

Chantal, agent de la Gécamines avec plus de 40 ans de service, est confrontée à une situation de plus en plus courante au sein des entreprises étatiques congolaises. En principe, cette année devrait être celle de son départ à la retraite. Pourtant, rien n’est fait pour concrétiser ce départ.

« Ceux qui devaient partir avant moi sont encore là, vous vous rendez compte ? », s’exclame-t-elle avec frustration. Le problème principal, selon elle, est l’absence de moyens financiers pour assurer les départs. « On veut nous pousser à partir, mais sans argent. C’est inconcevable », déclare-t-elle. Fatiguée, Chantal se prépare mentalement à prolonger sa carrière malgré elle. Pourtant, elle dit ressentir le besoin de se reposer après 40 ans de services. « Je crois que 40 ans c’est suffisant quand-même ! », martèle-t-elle.

Une crise nationale des retraites

Cette problématique n’est pas propre à la Gécamines. Dans l’ensemble de la fonction publique congolaise, l’État peine à payer les décomptes finaux des retraitables. En conséquence, les travailleurs en âge de retraite continuent à occuper des postes, tandis que de nombreux jeunes diplômés peinent à trouver un emploi.

La loi de 2016 prévoit pourtant que les travailleurs peuvent partir à la retraite dès l’âge de 65 ans ou après avoir accompli 35 années de carrière. Cependant, en l’absence de fonds et de volonté politique, la situation reste bloquée.

Les défis des nouvelles technologies

Avec les avancées technologiques, beaucoup de seniors qui devraient être déjà à la retraite se retrouvent dépassés par les nouvelles exigences du travail. Certains ne savent même pas manipuler un ordinateur, et pour d’autres, Internet est un mystère total. Ce fossé numérique rend difficile l’adaptation des aînés aux réalités actuelles, créant un déséquilibre au sein de l’administration où les jeunes, plus à l’aise avec ces outils, restent en marge faute de postes disponibles.

Le blocage des départs à la retraite a des répercussions sur l’ensemble de l’administration publique. Avec les aînés encore en poste, les jeunes générations voient leurs perspectives d’emploi se repousser. Le renouvellement des cadres est ainsi freiné, compromettant l’avenir des services publics et de l’économie.

Chantal, comme beaucoup d’autres, espère que la situation se débloquera un jour. En attendant, elle se résigne à prolonger une carrière qu’elle aimerait pourtant clore rapidement et dignement.

 

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