Depuis la prise de Bunagana en 2022, le M23 n’a cessé de progresser, marquant des victoires stratégiques et symboliques. Aujourd’hui, les rebelles ont atteint Goma, capitale du Nord-Kivu, un coup dur pour la RDC. Avant cela, Saké et Minova étaient tombées, témoignant de la déliquescence de nos forces de défense, alors que les dirigeants semblaient préoccupés par d’autres priorités.
Le constat est accablant : notre pays est en guerre, mais nos institutions n’agissent pas comme un État en crise. Au moment où les rebelles s’appretaient à prendre Goma, le président se trouvait à Davos, en Suisse, promouvant son projet de couloir vert Kivu-Kinshasa, censé créer 500 000 emplois. Bien que ce projet puisse paraître bénéfique à long terme, la priorité immédiate aurait dû être la gestion de la guerre. La présence du chef de l’État aux côtés des Forces armées et des populations en détresse aurait eu un impact moral considérable.
De son côté, le président de l’Assemblée nationale était en déplacement au Vietnam, participant à une réunion des parlementaires francophones, alors même que des accusations de collusion avec le Rwanda pèsent sur cette institution. Des accusations venant des autorités congolaises elles-mêmes. Pire encore, le Parlement est en vacances alors que l’urgence nationale devrait mobiliser toutes les énergies.
Des réformes indispensables pour un gouvernement de guerre
Face à la gravité de la situation, il est impératif que les attitudes changent. Le train de vie de l’État, souvent critiqué pour son extravagance, doit être revu à la baisse pour consacrer beaucoup plus de moyens aux FARDC. Un gouvernement resserré et plus efficace, entièrement dédié à la gestion de la guerre, est essentiel.
Le silence du président est également préoccupant. En ces temps critiques, le peuple a besoin d’un dirigeant rassembleur, capable de dire la vérité et d’unir la nation face à l’ennemi. Les débats autour de la modification de la Constitution ne font que détourner l’attention des véritables enjeux.
Les attitudes doivent changer, et vite !