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En RDC, l’apprentissage du français préféré aux langues locales

Certaines familles à Lubumbashi préfèrent initier leurs enfants à s’exprimer en langue française dès le bas âge plutôt qu’en langue locale. Ils exposent leurs petits aux programmes télévisés en français : des dessins animés, par exemple.

Le français est considéré comme un luxe et une preuve d’appartenance à la haute classe. En RDC, aucun parent ou presque, ne souhaite que son enfant rate l’apprentissage et la maîtrise de la langue française. Dans nos écoles, le français est la langue favorite, suivie d’un peu d’anglais.

Bien sûr, le français est la langue officielle en RDC. Après 57 ans d’indépendance, la langue du colonisateur figure parmi les grands héritages de la colonisation. Pour être considéré comme évolué, il faut maîtriser le français, car c’est la langue du travail. Également pour se distinguer du commun des mortels, les Congolais estiment utile et nécessaire de s’initier à une langue autre que celle parlée localement.

A l’école, le français est donc roi, tandis que le vernaculaire swahili n’est plus que secondaire ! Lorsqu’un élève est surpris en train de s’exprimer en langue nationale ou régionale, il encourt des sanctions. L’école va jusqu’à en informer ses parents à travers le journal de classe ou le cahier de communication. Parfois, les parents sont convoqués pour s’expliquer, à défaut d’une exclusion temporaire de l’élève.

La seule leçon que ces élèves tirent indirectement est que leur langue locale est sans valeur. Au final, n’a de la valeur que la chose qui vient de l’étranger. On ne s’étonnera pas que notre cher swahili devienne parfois la risée de ceux qui ont étudié le français, l’anglais, etc. À Lubumbashi, c’est à peine si les jeunes savent s’exprimer en swahili. Ne leur demandez pas d’écrire !

Les langues congolaises devenues étrangères chez elles

Il est clair que l’Etat congolais ne montre pas une grande volonté de promouvoir nos langues. Il encourage plutôt tacitement l’absence de nos langues dans l’enseignement, même si au programme primaire, et même dans certaines facultés d’universités, les langues nationales sont enseignées. Mais c’est avec moins d’importance et d’heures que pour le français et l’anglais.

Par exemple, le cours d’anglais est enseigné désormais, de la maternelle jusqu’à l’université. Ce qui n’est pas le cas du swhali, du lingala, du tshiluba ou du kikongo, qui sont pourtant des langues nationales en RDC. En soit, c’est une honte de ne pas vouloir pérenniser sa langue.

Certains parents croient être « civilisés » ou de vrais citadins en parlant l’anglais et le français. Or, vous le savez, la base de toute personne, c’est d’abord sa culture. Et la langue véhicule toujours la culture. Si donc on ne maîtrise rien de sa culture, on risque de perdre ses origines.

 

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