Malgré les promesses répétées de réduire les dépenses de l’État, les institutions congolaises continuent d’engloutir plus de 70 % du budget national. Les espoirs placés dans un gouvernement plus restreint se sont envolés avec le maintien d’une structure éléphantesque sous le gouvernement Suminwa, tout aussi pléthorique que celui de son prédécesseur, Sama. Des ministères qui auraient pu être supprimés ou fusionnés demeurent, contredisant les intentions affichées de rationaliser les dépenses publiques.
L’une des attentes majeures des Congolais était de voir un gouvernement allégé, à même de réduire les coûts inutiles. Hélas, le gouvernement Suminwa s’avère aussi lourd que le précédent. La présence de nombreux ministères superflus témoigne d’une absence de volonté réelle de s’inscrire dans la dynamique de réduction des dépenses de l’État. Fusionner certains ministères ou en supprimer d’autres aurait été un signal fort, mais la réalité montre une continuité dans la gabegie financière.
Polémique sur les salaires des députés
La polémique sur les salaires des députés s’ajoute à ce tableau sombre. Le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, a annoncé une réduction des salaires à 5000 dollars. Cependant, le budget 2024 prévoit des salaires d’environ 9000 dollars. L’opposition et la société civile dénoncent cette incohérence, soulignant que les diverses primes et frais d’installation font grimper les coûts de manière excessive. Ainsi, les députés continuent de percevoir des rémunérations faramineuses, alors que la majorité des Congolais vit avec moins d’un dollar par jour.
Cette situation révèle un profond décalage entre les décisions des dirigeants et les réalités du peuple. Tandis que les dépenses publiques explosent, les Congolais ordinaires peinent à nouer les deux bouts. Loin des promesses de campagne et des discours officiels, les faits montrent une gouvernance déconnectée des besoins pressants de la population.