Depaul Bakulu, dit Sniper, est un slameur membre du collectif Goma Slam Session. Il est également activiste du mouvement citoyen Lucha. Originaire du Nord-Kivu, Depaul a choisi le slam comme moyen d’expression et de sensibilisation sociale.
Dans son slam chanté intitulé Souffle de liberté, il se fait le porte-parole des victimes de la répression, de la censure, de l’arbitraire et de l’intolérance. Il dénonce l’incertitude de la tenue des élections dans le délai constitutionnel, les agitations politiques, l’inefficacité de l’État de siège, la menace des groupes armés et les massacres continus des civils dans le pays.
Voici un extrait d’un de ses slams : « Démocratique en identité,
Autocratique en réalité,
L’espace civique demeure pollué,
De non respect des valeurs de liberté,
De presse, d’expression; de réunion ou d’opinion.
Et parmi nous, ceux qui protestent ou manifestent,
Ce n’est pas normal qu’ils aient la prison ou la mort comme réponse à leurs revendications. »
Depaul Bakulu rend hommage aux journalistes, aux opposants, aux étudiants, aux syndicats et aux activistes qui se battent pour la liberté, la démocratie, les droits humains. Il exprime sa solidarité avec son camarade activiste Mwamisyo Ndungo King, le journaliste Stanis Bujakera et l’opposant Salomon Kalonda emprisonnés par le régime actuel.
Il réclame la libération des prisonniers politiques, la justice pour Cherubin Okende et les membres de la secte Wazalendo, mais aussi l’assainissement de l’espace civique.
C’est justement ce qu’il martèle dans ce slam : « Je suis la voix de la presse censurée,
Les larmes de colère sur le visage d’une manifestation violemment réprimée,
Je suis l’espoir du désespoir d’un activiste injustement condamné,
Je suis la voix critique étouffée ;
Est-ce vers peuvent crier justice pour Cherubin Okende et liberté pour Stanis Bujakera ? Mwamisyo Ndungo King et Salomon Kalonda ?
Et sur l’arc-en-ciel démocratique, chaque opinion est une couleur,
La démocratie c’est l’harmonie des forces,
La symphonie des libertés qui aspirent au bien-être collectif. »
Le slam est très profond