Les pratiques républicaines semblent être piétinées au sommet de l’État congolais. A la place, c’est la loi de la jungle qui semble prendre racine. Cette situation est illustrée par l’arrivée récente du 2e vice-président de l’Assemblée nationale au Palais du peuple pour l’investiture du gouvernement Suminwa. Christophe Mboso est apparu avec un cortège digne d’un président de la République.
Les images, devenues virales, montrent une entrée grandiose orchestrée par la police, une garde rapprochée en veste-cravate et des hommes en tenue verte rappelant celle de l’armée.
Qui paie pour ce déploiement ?
La question fondamentale reste : qui finance ce dispositif sécuritaire extravagant ? Est-ce le contribuable congolais ou c’est le 2e vice-président qui paie de sa poche ? Si c’est l’État congolais, cela soulève des préoccupations légitimes quant à la pertinence de telles pratiques. Dans un contexte où la police est en sous-effectif, la mobilisation de tant d’hommes pour protéger un seul individu apparaît comme un gaspillage flagrant de ressources.
Cette situation est d’autant plus révoltante que de nombreux quartiers, abritant des milliers d’habitants, manquent cruellement de commissariats et de policiers. Certains secteurs ne disposent que de deux ou trois policiers pour sécuriser toute une population. La disproportion entre la sécurité accordée à un seul homme politique et celle réservée aux citoyens ordinaires est injuste et inacceptable. Il est urgent de repenser la répartition des forces de sécurité pour qu’elles bénéficient à tous de manière équitable.
La scène observée au Palais du peuple est un triste reflet de la gestion sécuritaire au sommet de l’État congolais. Au lieu de protéger les citoyens, les ressources sont gaspillées dans des démonstrations de force inutiles et coûteuses. N’est-il pas temps de remettre les pratiques républicaines au cœur de la gouvernance et de garantir une sécurité équitable pour tous les Congolais?