Parmi les maux qui rongent le Congo, figurent les discriminations basées sur les origines ethniques. Les Congolais ont la mauvaise habitude de traiter leurs compatriotes en fonction de leur langue, leurs tribus ou provinces. Cette situation ne favorise pas la cohésion sociale et le vivre-ensemble.
Dans le nouvel épisode de l’émission C’est le ton qui fait la panique, un défilé se prépare dans une université, mais les étudiants décident d’exclure un de leurs camarades en raison de ses origines. L’un d’eux affirme que seuls les étudiants « authentiques et enfants du pays » ont le droit de participer à ce défilé. Un autre ajoute que « dans une famille, les enfants légitimes n’ont pas les mêmes droits que les enfants illégitimes ».
Dans cette discussion à la congolaise où l’injure facile est un argument, un des jeunes n’a pas hésité à qualifier son camarade de « bâtard », de « produit piraté » et de « mauvaise herbe à déraciner », à cause de ses origines. Tout cela pour l’exclure du défilé qui doit avoir lieu à l’université.
Promouvons le débat d’idées et non d’origines
En RDC, quand vous vous retrouvez en groupes, dans une entreprise, une association, un concours, une église ou un parti politique, beaucoup cherchent d’abord à savoir de quelle tribu ou province vous êtes. Je pense qu’il faut cesser cette mauvaise habitude de s’intéresser aux origines des autres. Car c’est de là que naissent les stigmatisations, les théories du complot, les discriminations et même la xénophobie. On devrait plutôt regarder l’apport de chacun en termes d’idées et non de tribus.
Voilà que même à l’université, censée être le lieu où seuls le savoir et la compétence s’expriment, les discriminations basées sur les origines et la haine ethnique sont omniprésentes. Vous remarquerez par exemple que le regroupement des étudiants (pour préparer un TP, un examen ou une sortie le weekend), se fait selon qu’on a les mêmes origines tribales, linguistiques ou provinciales. De tels comportements doivent cesser. L’université devrait rassembler et non diviser les étudiants.
*C’est le ton qui fait la panique est une émission produite par La Benevolencija en partenariat avec Radio Okapi et la Monusco.
Retrouvez l’émission chaque vendredi à 8h30 de Kinshasa sur Radio Okapi. Avec deux rediffusions chaque samedi à 11h05 et chaque jeudi à 15h30 sur la même radio.