En vue de lutter contre les violences et les conflits intracommunautaires dans leurs milieux, les communautés ethniques locales ont produit et validé deux feuilles de route visant à promouvoir la cohésion sociale. Il s’agit entre autres des communautés Babembe, Bafuliru, Banyamulenge, Banyindu, Babwari et Bamasanze. C’était à l’issue de deux dialogues intracommunautaires organisés du 28 au 29 avril 2023 à Baraka et à Bibokoboko, sous la facilitation de l’ONG Solidarité des volontaires pour l’humanité (SVH).
Ces deux dialogues intracommunautaires ont eu lieu en prélude au grand dialogue prévu en territoire de Fizi. Il s’agissait de préparer et outiller les communautés locales sur le vivre-ensemble en construisant leur cohésion sociale sur des bases solides.
Jeunesse engagée pour la paix
À Bibokoboko, Bosco Ngoma, président du conseil local de la jeunesse a déclaré : « Nous devons bannir toute forme de discours de haine dans nos communautés pour vivre ensemble dans l’harmonie. Car l’unité est une force. Combattons vigoureusement le tribalisme. Ici à Bibokoboko, les chefs se parlent désormais, ensemble dans la communion. Les jeunes de différentes communautés aussi. Et ils ont relancé les contacts entre eux. » *
A Baraka, c’est l’abbé Amisi Kabika qui était le facilitateur de la rencontre. Pour lui, les membres de toutes les communautés ont démontré leur engagement dans le processus de renforcement de la paix et de la cohésion sociale entre les habitants de Baraka, Bibokoboko et des environs.
« Nous nous sommes engagés à valider cette feuille de route. Nous ferons la restitution de son contenu à ceux qui sont restés à la maison. Nous utiliserons différents canaux de communication pour passer le message, même dans nos églises. Tout le monde doit savoir le bien-fondé de la paix. Les membres de différentes communautés sont prêts pour le prochain dialogue », a dit l’abbé Amisi Kabika.
De leur côté, les participants à ces deux rencontres sont décidés à guérir les plaies causées par les conflits intercommunautaires dans le territoire de Fizi. Robert Kashindi, représentant de la communauté Bafuliro, s’est exprimé en ces termes : « Sans la paix, il n’y a pas de développement. Nous avons tous intérêt à profiter de tels cadres pour sensibiliser les membres de nos communautés à s’impliquer pour pacifier l’axe Bakara-Bibokoboko. »
Prenant la parole à son tour, Fikiri Kagende, représentant de Banyindu, abonde dans le même sens : « Nous peuple Nyindu avons toujours été les amis de la paix. Nous nous engageons pour la paix à travers ce projet. Il est possible que la paix puisse être consolidée à partir de Baraka et que finalement le processus s’étende à toute la partie Est du pays. »
Un responsable local des FARDC satisfait de solutions apportées par le projet Tunaweza
Le commandant du 3407e régiment des Forces armées de la RDC, le colonel Jean-Claude Dem Mandjumba, estime que la réalisation du projet Tunaweza a déjà produit des impacts positifs sur le vivre-ensemble entre les habitants de Bibokoboko et de Baraka. « Je suis très content de voir les jeunes de Bibokoboko et de Baraka en train de travailler ensemble. C’est cela la cohabitation pacifique. Aujourd’hui, la population de Bibokoboko se rend à Baraka pour faire des achats et ceux de Baraka arrivent sans problème à Bibokoboko pour des travaux champêtres. C’est un pas positif qui vient d’être franchi et je félicite les différentes parties prenantes à ce projet », a témoigné le colonel Jean Claude Dem Mandjumba.
*Cet article est produit dans le cadre du projet Tunaweza financé par PNUD RDC.