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Urbaniser Kinshasa au détriment de la santé publique ?

Bien que nécessaires, les travaux de construction d’infrastructures dans certaines communes de Kinshasa polluent fortement l’air, au grand dam des populations locales. Des nuages de poussière qui en découlent mettent en danger la santé des habitants des quartiers où se déroulent les travaux.

Jérôme est un photographe dans une agence de presse et consultant pour certains organismes. Il travaille au centre-ville de Kinshasa dans la Commune de Gombe. Chaque jour, il s’arrête à Kintambo Magasin, devant un supermarché. Comme de nombreuses autres personnes, il attend que le pain sorte des fourneaux afin d’en acheter pour sa famille vivant non loin de là, dans le quartier de Mbudi.

Construction de la rocade

Jérôme préfère acheter ici plutôt que chez les revendeuses. Il explique : « Les pains vendus à Mbudi sont très souvent exposés à l’air libre aux intempéries. Les vendeuses affirment que lorsqu’elles les couvrent, les clients n’achètent pas. Pourtant, il y a une forte pollution de l’air causée par l’activité intense des travaux de construction de la rocade de Kinshasa. »

Eh oui ! Des camions-bennes et d’autres engins travaillent la rocade pour atteindre l’aéroport de Nd’jili. Un projet ambitieux porté par le gouvernement et qui devrait à terme, désengorger le trafic urbain et favoriser l’interconnexion entre les quartiers et les communes de Kinshasa. De nombreux engins de chantier et camions-bennes remplis de graviers et de sables extraits de carrières environnantes libèrent d’immenses quantités de poussières qui polluent l’air et créent des conditions de vie difficiles pour les riverains.

Aucune précaution prise pour protéger les riverains !

Les résidents exposés à cette pollution risquent de développer des maladies respiratoires telles que l’asthme et la bronchite. Les sociétés qui exécutent ces travaux ne se donnent malheureusement pas la peine d’arroser les routes pour diminuer la poussière.

Ruth, une autre habitante de ce quartier, se plaint des embouteillages et de la dérioration de la qualité de l’environnement dans cette partie de la ville. Malgré la présence d’un saut-de-mouton, la circulation y est difficile suite au manque de rigueur de la police et au rétrécissement de la chaussée par des vendeurs ambulants et des motos-taxis.

Les travaux de la rocade, bien que bénéfiques, ne convainquent pas Ruth en termes d’utilité. Elle craint que l’ouverture du trafic sur cette voie dans les années à venir rende la circulation encore plus catastrophique. En attendant des jours meilleurs, de nombreux habitants de Mbudi subissent les effets collatéraux de cette modernisation accélérée de la ville.

 

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