Le droit de manifester est garantie par la Constitution de la République démocratique du Congo. L’article 25 de la Constitution stipule : « La liberté des réunions pacifiques et sans armes est garantie sous réserve du respect de la loi et des bonnes mœurs. » Les organisateurs des marches pacifiques devraient savoir qu’un langage excessif, menaçant, provocateur ou injurieux, tant du côté des manifestants que des forces de l’ordre, peut engendrer des violences parfois meurtrières.
Notre nouvel épisode de l’émission C’est le ton qui fait la panique, met en scène des étudiants en colère contre les mauvaises conditions de vie à l’université. Ils sont descendus dans la rue pour exprimer leur mécontentement. Problème : dans leurs revendications, ils insultent, incitent à la violence, menacent et diabolisent littéralement les autorités de l’université et leur communauté ethnique.
Marche pacifique, langage pacifique !
Le droit de manifester ne vous donne pas le droit d’insulter ni d’user de menaces, de discours de haine et de provocations. Pourtant, pendant leur marche dite « pacifique », ces étudiants tiennent des propos inacceptables et qui n’ont rien de pacifique. Ils déclarent : « Le moment est venu de purifier l’université et de nettoyer ces parasites qui infestent la vie universitaire » ; ou encore : « A bas les vautours ! Les démons ne vaincront jamais les anges ! »
Il est clair qu’avec de tels propos devant la police, ça ne peut que barder. Qualifier les autorités académiques de vautours, de démons et de parasites à éradiquer, cela risque de se terminer dans la violence.
« On va vous effacer de la terre ! »
L’escalade verbale entre les étudiants a fini par déborder, au point que certains d’entre eux lancent qu’ils vont brûler les autorités académiques et les membres de leur communauté. Se sentant visé, un autre étudiant réplique en disant : « Osez seulement, et on va vous effacer de la terre ! » De là, la violence a commencé.
Ce qui était au départ une marche pacifique, s’est soldé par des coups et blessures, des chemises déchirées, des jets de pierres… Une seule leçon à retenir : pendant les manifestations publiques, évitez la violence verbale, car elle appelle la violence physique. Il est possible de faire entendre ses protestations et ses revendications sans insulter, sans discours de haine.
*C’est le ton qui fait la panique est une émission produite par La Benevolencija en partenariat avec Radio Okapi et la Monusco.
Retrouvez l’émission chaque vendredi à 8h30 de Kinshasa sur Radio Okapi. Avec deux rediffusions chaque samedi à 11h05 et chaque jeudi à 15h30 sur la même radio.