article comment count is: 2

Esclavage moderne à Goma 

J’ai rencontré Zawadi (nom d’emprunt) une femme de ménage qui travaille dans une famille comme domestique à Goma. Cette jeune femme a des conditions de travail comparables à celle d’un esclave. Elle n’a pas été payée depuis un an et ses patrons la maltraitent. Interview.  

Peux-tu nous raconter tes conditions de travail ? 

Je pense que même un esclave n’aurait pas pu supporter la façon dont on me traite. Je ne peux jamais poser une question et avoir une réponse. Je dors la dernière et je me réveille la première. Je n’échappe jamais aux injures et aux moqueries de cette famille.

Es-tu punie en cas d’erreur ?

On ne m’a jamais fouettée. La femme de mon patron a une stratégie pour me punir. Elle me demande d’aller puiser de l’eau au lac vers la « Plage du peuple » à 5 km de la maison. Je dois remplir un fût dans un temps record. Parfois, elle me demande de cuire des haricots sur du bois de chauffage tout en me surveillant. Je suis aussi souvent privée de nourriture.

Quel est ton salaire mensuel?

Eh! Qui va me donner même 100FC (0,01$) ? Je vous jure que maintenant je totalise plus d’un an de travail dans cette famille. Mais mon patron ne me donne jamais d’argent, même 2 dollars à titre de motivation pour que je m’achète des vêtements. Je fais parfois la lessive pour des visiteurs de la famille et ils me donnent de l’argent pour acheter des habits.

Pourquoi continuer à travailler ainsi ? 

Je dois quitter cette famille et chercher une autre vie ailleurs. Car, mieux vaut mourir pauvre que vivre comme une esclave! Je souffre plus qu’une esclave. Je ne peux ni parler, ni répondre sans autorisation du patron. Je suis venue travailler ici en pensant que j’allais pouvoir gagner ma vie mais malheureusement je suis devenue prisonnière.

 

 

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion

Les commentaires récents (2)

  1. C’est dur vraiment, mais une chose est certaine, la femme n’est pas prisonnière, elle n’a qu’à prendre une décision de quitter la maison contrairement à un prisonnier.