La RDC négocierait pour financer une campagne de promotion touristique à travers le partenariat sportif avec l’Olympique Lyonnais ou le Milan AC. Les deux clubs pourraient alors arborer le logo Visit DRC sur leurs maillots. Bien qu’ambitieuse, cette initiative suscite des interrogations sur la pertinence d’un tel investissement dans un contexte où le pays a besoin d’argent pour financer l’économie, les infrastructures de base, etc.
Si ce partenariat arrive à se concrétiser, des millions de dollars seront alloués à cette campagne. Pourtant, notre pays fait encore face à des défis énormes dans des secteurs vitaux où les moyens manquent cruellement. Les écoles manquent de ressources, les hôpitaux sont sous-équipés, et les routes sont dans un état critique.
De plus, la compagnie aérienne nationale, Congo Airways, n’est pas opérationnelle, ce qui rend la mobilité intérieure difficile. Avant de s’engager dans la promotion du tourisme, ne serait-il pas plus judicieux d’investir dans ces secteurs de première nécessité ?
La tentation de rivaliser avec le Rwanda
Le modèle rwandais, avec sa campagne Visit Rwanda visible sur les maillots d’Arsenal, du PSG et du Bayern Munich, est souvent cité comme exemple de réussite. Le Rwanda a su capitaliser ce partenariat pour booster son tourisme. Cependant, il ne faut pas oublier que le succès de cette stratégie repose également sur des infrastructures solides que Kigali a construites au fil des années. Le Rwanda dispose d’une compagnie aérienne performante, d’hôtels de qualité et d’une sécurité renforcée, ce qui rend l’expérience touristique agréable et enviable. En RDC, les infrastructures touristiques restent insuffisantes pour attirer et accueillir convenablement des visiteurs internationaux.
Un investissement sans fondations ?
Promouvoir le tourisme sans avoir au préalable mis en place les infrastructures nécessaires, risque de transformer cette campagne en une dépense inutile. Sans routes fiables, sans services aériens adéquats, et avec un secteur hôtelier limité, le Congo ne pourra pas profiter pleinement des retombées économiques du tourisme. Il serait peut-être plus sage d’allouer ces fonds à des investissements stratégiques à long terme, permettant ainsi au pays de rivaliser réellement avec ses voisins dans le domaine touristique.