Au cours d’une conférence de presse, le chef de l’État se félicitait d’avoir organisé avec succès les 11e jeux de la Francophonie. Fort de cette expérience, il a émis le vœu que la RDC puisse accueillir la CAN en 2029. Cette déclaration a fait croire à certains que Félix Tshisekedi aurait l’intention de faire un troisième mandat, car son deuxième et dernier se termine en 2028.
De prime abord, il est hors de question que Félix Tshisekedi puisse se maintenir au pouvoir au-delà de 2028. Pour moi, aucun président n’a le droit de faire plus de deux mandats consécutifs dans notre pays. Notre Constitution est très claire là-dessus.
Cependant, en ce qui concerne une éventuelle organisation de la CAN en RDC en 2029, je pense que ceux qui critiquent Tshisekedi ont tort. Ils devraient savoir que tous les actes politiques que pose un président ne concernent pas que son mandat. Dans les relations entre États ou entre institutions et États, les accords signés concernent le pays et non le président en fonction. Un président peut signer un accord dont la réalisation pourrait se faire en 2050 par exemple. Cela ne signifie pas qu’il sera au pouvoir jusqu’en 2050.
Un chef d’État gère un pays et non un mandat
Au cours de son mandat constitutionnel, tout chef d’Etat fait sa part et laisse le reste à ses successeurs. C’est cela le principe sacro-saint de la continuité de l’État. On ne peut pas empêcher un président de prendre des engagements qu’il juge nécessaires pour l’avenir du pays. Et si on considère le principe selon lequel gouverner c’est prévoir, un chef d’État peut engager son pays aujourd’hui pour un projet qui sera exécuté après lui, dans 20 ou 30 ans.
Aujourd’hui, on parle par exemple des Objectifs de développement durable à l’horizon 2030. Mais c’est sous Joseph Kabila que la RDC a pris cet engagement international. Kabila est parti et c’est son successeur qui continue à travailler dans le sens d’atteindre les ODD. Beaucoup de chefs d’États prennent de tels engagements à travers le monde. Un autre exemple : les États-Unis organiseront conjointement la Coupe du monde de football 2026 avec le Mexique et le Canada. Mais cet engagement a été pris en 2018 sous Donald Trump. Aujourd’hui, les préparatifs se poursuivent sous Joe Biden. Cela veut tout simplement dire que quand on est au pouvoir, on gère le pays et son avenir, et non un mandat.
Bref, Tshisekedi partira en 2028, mais celui qui lui succédera continuera d’honorer les engagements pris par la RDC vis-à-vis d’autres États et institutions internationales. Et donc, c’est une erreur de dire que parce que Tshisekedi a parlé d’organiser la CAN 2029, il veut se maintenir au pouvoir au-delà de son deuxième et dernier mandat.