L’acharnement du régime en place contre le TP Mazembe, club de football dirigé par Moïse Katumbi, figure de l’opposition congolaise, est une illustration flagrante de l’utilisation du sport comme arme politique.
Priver Mazembe de subsides de l’État pendant trois ans, le contraindre à jouer ses matchs de Super League à l’étranger et ne pas diffuser les matchs de cette équipe sur la chaîne nationale, ne sont que des exemples des mesures absurdes et contre-productives prises par les autorités.
Ces décisions visent à affaiblir un homme, Moïse Katumbi. Elles détruisent par contre un club qui symbolise la réussite et l’espoir pour beaucoup de Congolais. Elles ne font que du tort au football congolais dans son ensemble.
En effet, le TP Mazembe est un club qui a porté haut le flambeau du football congolais sur la scène continentale et internationale. Il a remporté plusieurs titres, dont la Ligue des champions de la CAF à cinq reprises, et a contribué à la formation de nombreux joueurs talentueux, dont la légende Trésor Mputu.
Le pouvoir tue le foot
En privant Mazembe de ses moyens, le pouvoir prive le football congolais d’une de ses locomotives. Il prive également les jeunes Congolais d’un rêve et d’une source d’inspiration.
Il est paradoxal de constater que, pendant que le régime s’acharne contre Mazembe, on se réjouit du parcours de l’équipe nationale, les Léopards. Or, Mazembe est le seul club local à avoir eu un joueur sélectionné dans l’équipe nationale à la dernière CAN. Et l’ossature de l’équipe qui a remporté le Chan à deux reprises était composée en grande partie de joueurs évoluant au TP Mazembe.
L’avenir du football congolais passe par la consolidation de ses clubs et par la création d’un environnement favorable à leur développement. L’acharnement contre Mazembe est une voie contraire qui ne mènera qu’à la régression du football congolais. Et surtout que parmi les fans de Mazembe, il y en a qui soutiennent Tshisekedi et ont voté pour lui. Le sport n’est pas la politique.