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Être femme militaire : entre fierté et préjugés

Dans un de ses ouvrages, l’Allemand Friedrich Paulsen, professeur de pédagogie et de philosophie, présente l’armée comme une « école de la masculinité ». Pour cet auteur berlinois, le service militaire était destiné aux personnes de sexe masculin, car il inculquait la masculinité et apprenait aux élèves masculins à devenir des hommes. Cette affirmation tient-elle debout aujourd’hui en plein siècle de parité et d’égalité ? Absolument pas.

Au sein des Forces armées de la RDC (FARDC), les femmes se démarquent de plus en plus. Une femme colonel, travaillant au secrétariat général de la défense, m’a confié toute sa fierté d’être haut gradée de l’armée. Elle a rejoint les Forces armées congolaises en 1999, avant de gravir les échelons jusqu’à devenir colonel. Ces 25 ans de carrière ont été rendus possibles grâce à une ambition noble : servir et défendre la patrie.

Ordre et discipline

« Lorsque j’ai intégré [l’armée], j’ai apprécié la discipline, l’ordre et le sens de la hiérarchie. Tout ce que nous faisons dans l’armée c’est avec ordre. Tu ne peux pas faire quelque chose sans aviser la hiérarchie », explique-t-elle. En un quart de siècle sous les drapeaux, cette femme colonel a eu des expériences qu’elle  qualifie d’« enrichissantes avec différentes formations ».

Cependant, elle fait face à des préjugés. En effet, ici comme ailleurs, l’armée est perçue comme l’apanage des hommes. Mais cette femme colonel est pleine de motivation et de détermination. Elle ne se décourage jamais. « Je me sens vraiment très à l’aise. En tant que femme, j’ai mes responsabilités. Et aujourd’hui je suis plus gradée que d’autres hommes », se réjouit-elle.

En partant de son domicile chaque matin, elle dit oublier tous les préjugés et travaille sans complexe. Elle en parle : « Je n’ai pas de complexe devant les hommes. Nous avons le même instinct et nous réfléchissons tous, quoique chacun a sa façon de réfléchir. D’ailleurs, avec mon grade, mes collaborateurs ce sont des hommes. Quand j’arrive, ils me respectent et nous sommes régis par le règlement militaire. »

Fière d’être officier militaire

Pour cet officier, l’armée devrait être considérée comme tous les autres corps de métier. Elle ne cache pas sa fierté de voir la femme congolaise se faire une place au sein des FARDC avec les mêmes avantages que les hommes. Pour arriver au sommet, elle dit être passée par le même processus que ses collègues hommes : recrutement, formation… « Je n’ai jamais été victime d’une quelconque violence au sein des FARDC », confie-t-elle.

L’armée est surtout connue pour son sens élevé de discipline et de respect de la hiérarchie. En RDC, malgré la percée de la femme, cette dernière peine encore à atteindre le vrai niveau de commandement. On voudrait voir la femme congolaise devenir chef d’état major de l’armée, diriger aussi des bataillons, des régiments… Espérons que ce sera pour bientôt.

 

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