Quel espace offrons-nous aux personnes à mobilité réduite ou en situation de handicap dans notre société ? Bien que régulièrement évoquée dans les discours politiques, l’inclusion des personnes vivant avec handicap peine encore à se matérialiser sur le terrain.
Au Lualaba, il faut saluer les efforts de l’Université de Kolwezi qui affiche sa volonté d’être plus inclusive et accessible à tous. Elle permet à des étudiants avec différents handicaps d’étudier gratuitement.
Un aveugle à l’université, c’est possible, mais…
En dehors de quelques écoles spécialisées, en majorité privées, les infrastructures et le système d’éducation en République démocratique du Congo sont loin d’être adaptés aux besoins spécifiques des personnes handicapées. Un aveugle, un sourd, un muet, peuvent bien poursuivre des études supérieures, mais les obstacles qu’ils rencontrent sont parfois insurmontables. Dans les zones reculées, où les ressources manquent déjà pour l’éducation en général, ces défis sont encore plus prononcés.
Au-delà de l’éducation, comment notre société interagit-elle avec cette catégorie de personnes ? Il existe bien un ministère dédié aux personnes vivant avec un handicap, mais les actions concrètes semblent rares, voire inexistantes. L’inaccessibilité des bâtiments publics, des transports et même des espaces de loisirs est flagrante. Les initiatives pour adapter la société aux personnes en situation de handicap semblent souvent isolées et très insuffisantes.
La langue des signes, une cinquième langue nationale ?
Une proposition récente du ministère de la Personne vivant avec handicap vise à faire du langage des signes la cinquième langue nationale. Un pas audacieux vers une société plus inclusive, certes. Mais serait-ce réellement bénéfique ? Enseigner la langue des signes à tous pourrait ouvrir la communication et intégrer les personnes sourdes et muettes dans le débat public. Cependant, pour que cela ait un impact réel, cette initiative doit être accompagnée de mesures concrètes dans les écoles et les espaces publics. Un tel apprentissage, s’il est bien implémenté, pourrait transformer la manière dont notre société perçoit et interagit avec cette catégorie de personnes.