Il y a quelques semaines, une femme a perdu son mari de suite d’une courte maladie. Immédiatement, la famille du défunt s’est mise à accuser la femme d’être l’auteur du décès. Pour les frères et sœurs du disparu, la femme a éliminé son mari par la sorcellerie.
Les faits se sont passés dans un des villages de la province du Kasaï-Oriental. Ici, comme on le sait, des pratiques ancestrales néfastes à l’égard de la femme, continuent à se perpétuer dans certains villages. Le cas auquel je fais allusion m’a bouleversé. Après la mort de son mari, la veuve a été copieusement tabassée par ses beaux frères, sous prétexte qu’elle est sorcière. Elle a même été contrainte de se faire raser la tête par la force, selon les traditions locales.
Où sont les ONG des droits humains ?
La pauvre veuve n’a eu personne pour la défendre et la protéger : ni l’État, ni les organisations de défense des droits des femmes. Après le deuil, elle n’a bénéficié d’aucun héritage. Elle a même été chassée de la concession de son mari. Plus grave, on lui a ravi son bébé de dix mois qu’elle allaitait encore. « Sorcière ! Tu n’auras rien de tout ce que mon fils a laissé », lui a déclaré sa belle mère.
Aider la veuve à saisir la justice
Ce genre de violences contre la femme doit cesser. J’encourage cette veuve à porter plainte contre sa belle famille. La mort est un phénomène naturel qui peut frapper n’importe qui. Dans le cas susmentionné, l’homme décédé était malade, et il est mort à l’hôpital. Attribuer la cause de ce décès à une quelconque sorcellerie de sa femme, est une absurdité. Car, personne ne peut donner une preuve scientifique que c’est la sorcellerie qui l’a tué.
Je pense qu’il faut encore des années de sensibilisation pour débarrasser nos villages de mentalités et traditions rétrogrades qui culpabilisent la femme dans tous les malheurs qui surviennent.