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Administration publique : les agents fictifs se portent très bien

En 2022, l’actuel ministre de la Fonction publique, Jean-Pierre Lihau avait lancé l’opération d’identification biométrique des agents de l’État. L’objectif était de maitriser les effectifs réels des salariés de l’État pour mieux les gérer en termes de paiement. Malheureusement, force est de constater que ces différents recensements n’ont pas éradiqué les agents fictifs.

Des décennies de mauvaise gestion du pays depuis le sommet ont imprimé des mentalités rétrogrades à nos citoyens. Dans l’administration publique, les agents fictifs sont encore à un nombre incalculable. Vous avez des milliers des gens qui ne travaillent pas, mais qui à la fin de chaque mois, touchent un salaire de l’État comme tous les autres agents et fonctionnaires de l’État. Ces cas sont nombreux dans des divisions comme finances, budget, transports, communication, sport, etc. Ils coûtent pas moins de 800 millions de dollars américains au Trésor public par an.

C’est inacceptable que des gens qui au cours du mois vaquent à leurs occupations privées ou passent leur temps à voyager, mais ne viennent qu’à la paie pour toucher leurs salaires.

Les coupables sont entre autres les chefs de divisions

Pour obtenir un poste fictif dans la fonction publique, c’est très facile : il suffit de négocier avec le chef de division d’un des services étatiques. L’accord se conclut moyennant sa part à chaque paie. Et le tour est joué. C’est ce qui explique pourquoi ces chefs de divisions ont des parcelles, des voitures et des biens qui ne correspondent pas au maigre salaire qu’ils touchent. Voilà comment le Congolais détruit lui-même l’État qui le gère.

L’astuce fonctionne très bien, parce que lorsqu’il y a un contrôle des effectifs, le chef de division convoque ses agents fictifs pour répondre à l’appel nominal. Certains n’ont pour travail que d’aller chaque matin signer sur la liste de présences, ensuite s’en aller faire leurs affaires ailleurs. Aucune inquiétude pour eux, car ils seront toujours payés.

Quand on parle des antivaleurs à combattre, c’est aussi cela. D’autant plus qu’il y a des gens, des jeunes en particulier, qui veulent travailler et qui cherchent l’emploi, mais ne trouvent pas, parce qu’un chef de division a fait occuper tous les postes par des fictifs et des doublons qui ne sont autres que ses concubines, ses beaux-frères, ses voisins, ses amis et connaissances, de qui il touche un pot-de-vin à chaque paie.

 

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