Confinées, les filles mineures exposées aux violences sexuelles

Avec le confinement qu’impose le coronavirus, le taux de violences sexuelles monte en flèche en République démocratique du Congo, pays déjà confronté à ce fléau. En cette période, les filles mineures sont exposées à des prédateurs sexuels.

Depuis plus de deux mois, la vie tourne au ralenti en RDC comme dans la plupart des pays du monde. La Covid-19 nous a obligés à adopter le corona-comportement, symbolisé par le confinement. Et c’est en cette période trouble que des pédophiles ont décidé de sortir de leur tanière pour sévir. Les témoignages de viols fusent de partout.

Quatre cas de violences sexuelles

Rigaud Gomba a assisté, début avril, à la prise en charge de sa nièce, survivante de viol. Il témoigne : « Je suis dans une clinique avec ma nièce de 13 ans qui a été violée par un ami de la famille. Sur place, le médecin m’informe que depuis le confinement partiel et l’isolement de la ville de Kinshasa, il y a de plus en plus de cas de viol sur mineures ».

Sur Facebook, Rigaud, ce coach et motivateur poursuit : « Aujourd’hui même, le médecin a reçu 3 autres cas, ce qui fait au total 4 cas de viol sur mineures. »

Une situation qui inquiète la députée nationale Christelle Vuanga, présidente de la Commission parlementaire droits humains.

Plusieurs parents d’enfants victimes survivantes de viol préfèrent le silence pour éviter les jugements d’une société où aborder ce sujet reste encore un tabou. C’est qui est injuste, car stigmatiser une survivante de viol équivaut à remuer le couteau dans la plaie, et à lui infliger une autre atrocité.

A la place, ces femmes ne demandent qu’à être entendues. Souvent les souffrances psychologiques découlant d’un viol sont plus douloureuses que les souffrances physiques. Aussi, rien ne saurait justifier le viol, pas même le confinement. Nous sommes confinés pour essayer de rester en vie et non pour faire souffrir les filles. En cette période, l’attitude à adopter devrait être celle que les Kinois appellent « même moral », c’est-à-dire animés d’un même esprit pour combattre l’ennemi commun.

A l’équipe de riposte et aux autorités du pays de s’engager pour accorder une attention particulière à la question des violences sexuelles. En attendant, adoptez l’attitude #VraiMobali. Pendant le confinement, la maison doit ressembler à un paradis.