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Congolais et Rwandais : les frères ennemis?

Je suis Congolais et j’ai passé sept jours à Kigali au Rwanda en août 2017. Je voudrais  vous raconter ce qui m’a marqué dans ce pays. Entre le Rwanda et le Congo, tout se ressemble, en même temps tout est différent. Les relations entre les deux pays pourraient se résumer en ceci : « Bonjour mon frère l’ennemi ! »

C’est la deuxième fois que je visite Kigali, j’y étais déjà en juin 2016. À chaque fois, je vois des choses et je fais une comparaison avec ce qui se passe chez-nous au Congo. Je sais que beaucoup de Congolais ne seront pas d’accord avec moi, mais ils me pardonneront. La première impression que j’ai eue du Rwanda à mon arrivée à Kigali est que le pays s’est totalement remis de son génocide, alors que le Congo s’enfonce jour après jour dans la crise. Au Rwanda, on se réfère au génocide pour s’unir et se développer, tandis qu’en RDC on profite de la crise pour anéantir le pays !

À l’aéroport de Kigali

Partis de Lubumbashi par Ethiopian Airlines, nous avons débarqué en août 2017 à l’aéroport international de Kigali. Déjà, je devais oublier ma langue française car partout j’entendais : « Sorry ! », « hello », « what’s your name ? »… En plus, j’ai eu l’impression que toutes les filles rwandaises se ressemblent. Difficile de distinguer l’une de l’autre.

Un escalier roulant nous conduit jusqu’au hall du service rwandais de migration pour le contrôle de nos pièces d’identité. Ici bien sûr on demande : passeport, ville et pays de provenance, profession, but de la visite au Rwanda, etc. C’est la même chose également chez-nous à Lubumbashi. La seule différence est qu’à Kigali les choses se passent en ordre, vraiment en ordre. Policiers et militaires rwandais sont polis, mais vigilants. Peut-être que je me trompe, mais c’est ce que j’ai vu.

Pas de précipitations ni de cafouillages dans l’aérogare. Les passagers débarquant se tiennent à une bonne distance du comptoir des agents de migration. On ne se bouscule pas comme chez-nous où nous nous salissons parfois les chemises. Vous passez un à un.  Les agents vous posent toutes les questions et prennent tout le temps qu’il faut pour vous identifier. C’est tout le contraire de chez-nous où c’est juste une formalité et où les étrangers entre n’importe comment et par n’importe où.

Les relations entre Congolais et Rwandais

Depuis l’invasion des troupes rwandaises en RDC, le peuple rwandais n’a pas bonne réputation chez-nous. Cependant, il faut faire la différence entre les troupes rwandaises et le peuple rwandais. En Afrique, le comportement des militaires est le même au front. Ils tuent, violent, pillent, rançonnent etc. Les troupes rwandaises ont fait cela chez-nous et je le condamne. Par contre, je ne pense pas que les populations civiles se comportent de la même manière.

À Kigali, j’ai été très surpris que les Rwandais soient si gentils avec moi. Si je suis en difficulté, ils étaient prêts à me venir en aide à tout moment. Pourtant, l’image que j’avais des Rwandais était que ce sont des gens méchants et qui n’aiment pas les Congolais. Bien au contraire. « Si je viens au Congo, je pourrais rencontrer le joueur Meschack Elia ? », me demande un Rwandais. Il se souvient encore de ce joueur lors du Championnat d’Afrique des nations (CHAN) remporté par la RDC à Kigali en 2016. « Meschack par ici, Meschack par-là… Votre Meschack-là a fait souffrir notre équipe nationale du Rwanda pendant les matchs », se souvient ce Rwandais avec admiration.  

Deux d’entre mes amis rwandais m’ont dit qu’ils désiraient vivement aller vivre au Congo. Les pauvres ! Ils ignorent totalement ce qu’est devenu notre Congo. Je leur ai dit : « Chers amis, restez chez-vous. Vous savez, ce n’est pas facile de vivre au Congo. Nous n’avons pas de couverture santé comme vous. Notre quotidien est constitué de grèves, de marches pacifiques, de journées ville morte, de guerres et de dialogues interminables … »

Retour à Lubumbashi en RDC

À mon retour à Lubumbashi, j’ai retrouvé le même désordre que j’avais laissé à l’aéroport. Il n’y a pas de scanner, de check-in. Les bagages passent comme une lettre à la poste pour embarquer. Il suffit de glisser un billet de 500 FC (environ 0.3$) aux agents de sécurité. C’est ce qu’ils appellent leur « café ». Pourtant, dans ces conditions, n’importe quoi ou n’importe qui peut embarquer et c’est dangereux.

La cacophonie était totale du côté du tapis roulant où se passe le retrait des bagages. C’est ça le Congo. La salle est pleine de gens qui n’ont rien à faire là et qui créent volontairement des embouteillages dont ils profitent d’une façon ou d’une autre. C’est le moment de bien veiller sur vos poches, car vous n’allez pas tarder à perdre votre porte-monnaie. Ils touchent et manipulent chaque bagage sans en avoir le droit.

Qu’on le veuille ou non, je n’ai pas vu de telles choses à Kigali.

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Les commentaires récents (3)

  1. Une fois la tête est malade, tout le corps ne peut ou ne pourra pas bien fonctionné nonobstant « le forcing », cela est pareille pour le bon fonctionnement d’un pays, on peut tout dire sur Kagamé, méchant type, dictateur ou autre, cet homme d’état merite le respect car il a un sens poussé des affaires de l’état notamment faire avancer son pays par la discipline. Le peuple rwandais n’est pas différent des autres africains, l’orde et la discipline que ce peuple rwandais incarnent ne sont que la ténacité et le courage de leur président en la personne de Paul Kagamé. Le peuple rwandais est aussi compliqué que vous ne les pensiez autant est le peuple congolais qui incarne les desordres. A qui la faute d’un tel écart entre le congo et le rwanda si comparaison il y a?

  2. Je crois que mon compatriote a eu qlq chose durant sa visite au pays des milles collines malgrès que ceux qui sont au pouvoir sont des galates.permettez le mot malgrès que cette verité qui blesse.

  3. Mon cher votre constant peut être bien ou mal parceque les congolais n’ont jamais dire que la vie qu’ils mennent est meilleur.
     » un congolais n’a jamais félicité son frère.