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Débâcle des Léopards : tout le monde fautif !

Une défaite, une de plus. Mercredi 8 juin 2022, l’équipe nationale de football de la RDC a été battue par le Soudan : 2 buts à 1. Une contre-performance qui ne surprend plus, d’autant plus que le football congolais navigue en eaux troubles depuis plus de 3 ans. Qui est le vrai responsable de cette débâcle ?

En République démocratique du Congo, le football est une religion. Il draine des foules, et avec la musique, il est l’un des vecteurs de l’unité nationale. Les Léopards, symbole de toute une nation, savent comment faire taire nos divergences le temps de 90 minutes que dure un match.

Les Léopards, c’est un peu comme nos FARDC, ils nous défendent, et hissent haut l’emblème national. De quoi rendre fière toute une nation, prête à casser sa tirelire pour satisfaire les désirs, souvent insatiables, de ses « ambassadeurs ».

Seulement voilà, malgré l’énergie de tout un peuple et toutes les dépenses engagées souvent en période d’austérité, les résultats ne suivent que très rarement. Tenez, sur les 12 éditions de la Coupe d’Afrique des nations de ce 21e siècle, les Léopards n’ont pris part qu’à 8 et avec des résultats très mitigés : une demi-finale en 2015 et trois quarts de finale en 2002, 2006 et 2017. Pour le reste, les Léopards ont souvent sombré.

S’agissant du Mondial, le constat est encore amer : le pays court toujours derrière une qualification, 48 ans après son unique participation.

La part du gouvernement et de la Fécofa

L’équipe nationale est l’émanation de la nation. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle est prise en charge par le Trésor public. Mais pour quelle finalité ? Comme les autres secteurs de la vie nationale, le sport en général souffre d’une véritable politique. Les ministres se succèdent et se ressemblent, rien ne change. Chaque ministre qui arrive s’attaque prioritairement à la réhabilitation du stade des Martyrs à coup de millions, puis plus rien. De son côté, la Fécofa est devenue un cercle d’amis plutôt qu’un organe censé réfléchir sur le développement du football.

Dans ce tableau sombre s’est greffée depuis peu une épine : Hector Cuper. Le technicien vétéran argentin aux méthodes ménopausées est en panne d’inspiration. Son départ actionné par le ministère des Sports pourrait apporter une bouffée d’oxygène à l’équipe. Aussi, les joueurs affichent, à quelques exceptions près, une certaine démotivation dès qu’ils enfilent le maillot national. Ce manque d’implication à divers échelons ne permet nullement à cette sélection de produire des résultats.

Autre épine sous le pied des Léopards : la presse sportive, devenue tendancieuse et partiale. Comme en politique, il existe aujourd’hui des journalistes sportifs pro joueur X et anti club Y. Au lieu de rester objectifs, ces professionnels des médias se donnent à cœur joie à influencer les choix du staff technique à coup de reportages et articles partisans en l’honneur de leurs argentiers.

Aux grands maux, de grands remèdes

Diagnostic établi, place à la thérapie. En RDC, l’indépendance a été accélérée par un match de football. Il y a donc lieu de taper du poing sur la table et très vite. Les Léopards sont à deux doigts de rater leur deuxième CAN d’affilée. Pourtant, chaque regroupement des Léopards coûte en moyenne 1,5 millions de dollars au Trésor public.

Ne serait-il pas temps pour le gouvernement de « s’ingérer » dans les affaires de la Fécofa ? Oui, une telle démarche peut nous valoir un temps de suspension, mais ne dit-on pas qu’il faut reculer pour mieux sauter ?

Les élections à la tête de la Fécofa étant prévues dans les prochains mois, l’intervention du président de la République serait salutaire, de peur de présenter un bilan quinquennal catastrophique dans le domaine des sports, dont le football demeure sans nul doute le miroir.

 

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