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La gratuité de l’enseignement est une bonne chose, mais il faut réunir les conditions

La rentrée scolaire a eu lieu depuis le lundi 04 octobre dernier sur l’ensemble du territoire national. Mais sur le terrain, les cours n’ont pas encore repris dans plusieurs écoles. C’est le cas dans les écoles catholiques. En effet, certains enseignants sont en grève et réclament l’amélioration de leurs conditions de vie.

Mis à part les difficultés liées à l’exercice de leur travail, certains enseignants déplorent les menaces du ministre de l’Enseignement, Tony Mwaba qui envisagerait de les remplacer s’ils ne reprenaient pas le travail. A leur tour les grévistes contrattaquent : une pétition circule déjà contre le ministre de l’EPST.

D’aucuns pensent que la gratuité de l’enseignement a fait empirer la situation des professionnels de la craie. Comment s’y prendre pour ne pas sacrifier l’avenir des élèves ?

La gratuité de l’enseignement rend un mauvais service aux enseignants

L’enseignement primaire est obligatoire et gratuit dans les établissements publics. C’est ce que dit la Constitution de la République démocratique du Congo dans son article 43 in fine. C’est pour garantir aux enfants, en particulier ceux issus de familles et communautés à faibles revenus, l’accès à une éducation de base. Cependant, depuis la mise en application de cette disposition en 2019 par l’actuel chef de l’Etat, les enseignants se plaignent encore plus. Avant l’arrivée de Félix Tshisekedi au pouvoir, l’éducation était largement prise en charge par les parents. Ainsi, les frais payés par les parents complétaient le salaire mensuel de l’enseignant versé par l’État.

Mais avec la gratuité, les parents ne paient plus rien et l’Etat ne parvient pas non plus à payer régulièrement les enseignants. Il vous souviendra qu’au début de cette année, suite aux révélations de détournements au ministère de l’EPST, la Banque mondiale avait suspendu un financement de 100 millions de dollars destinés à appuyer la mesure de gratuité de l’éducation de base. Depuis lors, la gratuité de l’enseignement primaire peine à avancer et les critiques sont vives.

La prise en charge de la gratuité revient d’abord à l’Etat

Grâce à la gratuité de l’enseignement primaire, tous les enfants, sans discrimination aucune, ont accès à l’éducation de base. Cependant, la responsabilité de prendre en charge la gratuité de l’enseignement revient premièrement à l’Etat congolais. L’aide extérieur ne devrait servir que d’accompagnement.

Le gouvernement ne doit pas compter sur l’aide extérieur pour financer l’éducation de base en RDC. Pour y parvenir, l’Etat doit multiplier les sources de financements du secteur de l’éducation d’abord au niveau national et mettre fin aux détournements. Une fois qu’il y aura plus d’ordre dans ce secteur, les financements extérieurs suivront.

 

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