« Fat-phobia », « fat-shaming », ces mots vous disent-ils quelque chose ? Eh bien, c’est la traduction anglaise de la grossophobie. Le fait de penser que les personnes obèses, rondes ou grosses ne sont pas belles. Cela est devenu aussi, peu à peu, comme norme dans notre pays. On nous fait croire à tort que les belles femmes ne sont que celles qui sont minces !
Bien que la beauté soit relative, cette façon de voir les choses a gagné des disciples. Elle a même détruit le peu de confiance que certaines femmes grasses avaient en elles.
Des qualificatifs dégradants au Congo
Au Congo, on les appelle patapouf , Manduna, Mandubi , Fuso (image inspirée d’un gros camion transportant de tonnes de marchandises), grosse carrosse, baleine, mutuka munene, XXL, ya Mado, dodu, mère double, bokotino, mère vandu, double SIM, etc.
Des appellations péjoratives qui rappellent constamment aux femmes rondes qu’elles ne répondent pas aux normes de beauté établies. Et petit-à-petit, cette vision des choses a fini par ronger le peu d’estime que ces femmes avaient pour elles-mêmes ! Leur self-love (Amour-propre), est alors écrasé juste pour une question de poids, de chaire et de proportions.
On est tous faits de chair, et aucun critère de beauté n’existe
Pour Marcel, un trentenaire : « Il n’y a pas de taille idéale pour une femme comme pour un homme. Ce sont des images que nous nous créons en société et qui nous impactent au point de penser que telle ou telle autre taille est la meilleure ! » Pour lui, les vrais humains ne sont pas ces femmes et hommes photoshopés des magazines de mode, de la publicité ou des séries télévisées que les marques nous vendent, pour faire de nous des consommateurs immodérés !
Il est vrai qu’à un certain âge ou pour des raisons physiologiques diverses, la chaire perd ou prend du volume. Ce n’est ni moche, ni joli. C’est juste différent. Et c’est la diversité de la beauté physique chez tous les êtres vivants.
Le plus important serait d’être bien dans son corps. Un corps gras n’est pas forcément malade. Il ne s’agit pas de se fondre dans des clichés véhiculés par les communicants et les master-minders. Gros ou mince, c’est beau et ça porte une vie à respecter.
Pour Annie, qui dit avoir des connaissances ayant des rondeurs, le poids ne devrait jamais constituer un critère de beauté. Cela ne devrait pas non plus être un frein pour l’épanouissement d’une femme. Elle encourage les femmes en ces mots : « Les femmes en surpoids sont toutes aussi belles que toutes les autres femmes. Il suffit juste qu’elles trouvent des vêtements à leurs tailles et qu’elles ne se laissent pas abattre par les critiques… »
Le monde entier devrait comprendre que beauté ne rime pas avec minceur et grosseur ne rime pas non plus avec laideur ! Oui, une femme peut-être ronde, belle et fabuleuse ! Mais de temps en temps, un petit rendez-vous avec le diététicien, ne ferait pas de mal non plus, pour rester belle et surtout saine !