Du 19 au 28 août prochain, Kinshasa doit en principe abriter les jeux de la Francophonie. En principe puisqu’en réalité, l’organisation de cette grande fête de la culture et des sports dans la capitale de la RDC devient encore plus utopique au fur et à mesure que le temps file.
C’est depuis juin 2019 que la RDC a été officiellement chargée d’abriter les 9e jeux de la Francophonie. La signature du cahier des charges est intervenue la même année pour une compétition prévue initialement du 23 juillet au 1er août 2021. Reportés pour des raisons de crise sanitaire sur demande de la RDC, les jeux de la Francophonie sont toujours menacés, et la capitale congolaise est loin d’être prête.
A 7 mois du début et moins de 100 jours de la date prévue pour la livraison des infrastructures, les chantiers trainent le pas. Au site du stade des Martyrs, les travaux de modernisation du stadium devant accueillir les compétitions en salles sont au point mort. Ici, les ouvriers rencontrés croient toujours à un miracle alors que le temps n’attend pas.
A quelques minutes de là, le stade Tata Raphaël, autre site retenu, ressemble plus à un abri d’enfants de rue qu’à un chantier. Aucun signe d’avancement des travaux dès qu’on franchit les enclos érigés. Pourtant, c’est sur ce site que devraient sortir des terres notamment des hôtels devant servir des sites d’hébergement pour les délégations.
L’alternative des homes de l’Université de Kinshasa
Face au retard enregistré, la tendance est à une solution palliative. La plus à portée de main est d’utiliser les homes de l’Université de Kinshasa (Unikin) récemment réhabilités pour héberger les délégations. Situés à plusieurs kilomètres de deux sites de compétition, ces homes présentent un sérieux problème d’accessibilité quand on connait les embouteillages de Kinshasa.
À cela s’ajoute que la route menant à l’Unikin n’est pas en très bon état. L’autre option à l’étude est d’utiliser les maisons préfabriquées.
Pendant ce temps, le gouvernement continue d’y croire. Vendredi dernier, le ministre de la Coopération et le directeur des jeux de la Francophonie ont écarté toute hypothèse de report ou de délocalisation.
En attendant, sur la toile, plusieurs Congolais perdent espoir de voir enfin leur pays abriter une grande compétition. Plusieurs voient ces jeux être probablement délocalisés au Rwanda voisin. Avec son nouvel aréna, la ville de Kigali est prête pour accueillir la compétition, au grand dam des Kinois qui risquent une fois de plus de subir un gros affront.