Une table pleine de bières tard la nuit. Certaines personnes malgré l’état d'ivresse continuent à célébrer la fête de fin d'années, Kinshasa, 2019, @Habari RDC
article comment count is: 0

Le jour de bonne année on perd la tête ?

Le jour de l’an est-il une occasion de faire des folies ? C’est pourtant ce que j’ai vu le 1er janvier 2020 à Mbujimayi. De véritables folies. Dépenses excessives, bagarre, débauche, excès de table… On dirait que les gens perdent la tête !

J’ai vu des choses inacceptables le jour de bonne année. Dans mon quartier, deux jeunes ivres se sont bagarrés pendant environ une demi heure, faisant des blessés pour rien. L’un d’eux est encore à l’hôpital. Ils se disputaient une  chaise dans un bar ! Et ce n’était pas une simple bagarre mais une rixe.

L’alcool à la base        

Décidément, l’excès de bière a joué un grand rôle ce jour-là. Une femme trop ivre se déshabillait presque, alors qu’elle dansait intensément « Coller la petite », le tube du Camerounais Franko. Un peu plus tôt, un motard roulant à vive allure et transportant deux filles qui avaient les bras en l’air en forme de victoire, s’est renversé. Heureusement pour eux, la route était en sable et c’est ce qui a amorti le choc. Des réjouissances aussi dangereuses, c’est ce que j’appelle la folie.

Un concert permanent de pétards, vuvuzela, et feux d’artifices. Les bruits de certains pétards ressemblaient à des coups de canons. Gare aux hypertendus ! Et le refrein était : bonne année ! Bonne année ! Bonne année !

Je vois cette façon d’exulter souvent à l’occasion de la proclamation des résultats du bac (examen d’Etat). Ce sont les jeunes gens qui font cela, et on peut comprendre leur euphorie car ils sont encore jeunes. Mais ici, aux festivités de nouvel an, c’est plutôt des gens de tout âge. Même les vieux exultaient et agissaient comme des enfants. Les femmes lançaient des youyous… Ça criait, ça rigolait… La joie partout. On dirait que sans cela, ce ne serait pas une véritable bonne année.

Des repas défiant toute concurrence

Pour ceux qui avaient des moyens, les congélateurs étaient pleins à craquer depuis deux jours, pleins de réserves à dilapider ce jour de bonne année. Et les repas étaient gigantesques et inhabituels. Des milliers de poulets ont été tués pour la fête. C’était des repas tels qu’on puisse en garder un souvenir. Mais on fait ces grosses dépenses, tout en se plaignant de la crise économique.

La sape était également au rendez-vous. Chacun était dans son plus bel habit. Surtout les enfants. « C’est comme ça le jour de bonne année. Dieu s’occupera du reste… », m’a dit un garçon.

 

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion