À Mbujimayi, j’ai failli me faire lyncher par certains chauffeurs quand je leur ai demandé si leurs véhicules étaient assurés. Ils sont tellement déçus et revoltés par la Sonas.
Les recouvrements forcés, effectués par cette société, ressemblent à une véritable bagarre rangée entre chauffeurs et agents de la Sonas. Quelles brutalités ! On se dispute les guidons, les volants, on se tort les bras…
Ras-le-bol des usagers de la route
Gaby travaille comme mototaxi. « Ma moto est assurée. Mais un jour, un véhicule m’a percuté par derrière. Moi et mon client, nous avons été projetés au sol. Nous nous en sommes tirés avec des plaies béantes. J’ai fait dix mille aller-retours à la Sonas pour être indemnisé, mais en vain. Elle ne faisait que des promesses et je me suis fatigué. C’est mon patron qui a pris en charge tous nos soins de santé ».
Justin un chauffeur de bus n’est pas assuré. N’osez pas lui parler de la Sonas. « Je n’aime pas entendre ce nom-là, dit-il. Si c’était une autre société d’assurance, j’aurais pu avoir envie d’y aller. Pas la Sonas. Je ne l’ai jamais vu faire grand chose en cas de sinistre pour ses abonnés ».
Des prestations en dessous de la moyenne
Dans les différents bureaux de la Sonas, j’ai pu me renseigner sur les prestations de l’assureur entre 2014 et 2015. Les chiffres laissent à désirer. Sur 327 accidents d’abonnés de la Sonas, moins de la moitié ont été pris en charge. Aux assurés de se débrouiller eux-mêmes…
Nombreux sont ceux qui souhaitent aujourd’hui la privatisation du secteur des assurances. Cela permettrait d’ôter le monopole de la Sonas et d’ouvrir la concurrence pour que les services s’améliorent. Même les politiques ont compris cela.