Situés dans des quartiers populaires et à l’abri des regards, les « kuzu » de Ngaba (une commune de Kinshasa) ne sont reconnaissables que par les initiés. Pour les découvrir, il faut être accompagné d’une personne l’ayant déjà fréquenté. L’endroit est barricadé d’un mur où le tenancier du bar vend boissons alcoolisées, sucrées et quelques gâteaux. Mais, il faudra négocier si vous voulez utiliser le « kuzu ». Pour certains qu’il voit en couple, c’est le tenancier lui-même qui propose : « Voulez-vous utiliser le kuzu ou être dans la terrasse ? ». Chose étonnante, cet endroit appelé « kuzu », qui signifie « en cachette », n’est composé que d’une chaise en plastique, d’un canapé, dans un tout petit espace de 4 m². Le prix à payer : acheter simplement des boissons. Vous pouvez ainsi passer la journée et la nuit entière, caché à faire ce que bon vous semble en toute liberté.
Quant à celui de Lemba, il coute 10 $, boisson incluse. On y entre à n’importe quelle heure et on sort à n’importe quelle heure. Celui-ci est équipé d’une chaise plastique, d’un divan et d’une petite chaise. Dix chambrettes sont ainsi entourées de rideaux auxquelles seul le gérant a l’accès.
Maladies et grosses
Ces maisonnettes de fortunes contribuent à la dépravation des mœurs, la prostitution organisée des jeunes filles, la transmission des maladies telles que les IST et le VIH, ainsi que l’utilisation du chanvre et des liqueurs fortes. C’est à cause d’endroits comme ceux-ci que beaucoup de filles et fillettes de Kinshasa tombent enceintes pendant la saison sèche. Il ne se passe pas un jour sans qu’on retrouve un fœtus abandonné dans une poubelle par-ci, une mineure engrossée par-là…
Pendant ce temps, à coup de baïonnettes et d’amendes, les policiers passent dans nos rues pour chasser les mamans qui y vendent leurs marchandises paisiblement. Pourtant, pour ce qui est des « Kuzu », ils font les aveugles. Consciente de cet état de fait, l’autorité municipale, urbaine et policière a l’obligation de les fermer. On se demande ce qu’elles gagnent, ces autorités, à laisser fonctionner ces lieux de libertinages.