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Lettre ouverte au roi Philippe de Belgique : les regrets ne suffisent pas !

Dans ma vie, je n’ai jamais écrit à un roi étranger. Mais si je me permets de vous écrire, ô roi Philippe, c’est à cause du rôle que votre royaume a joué dans mon pays la République démocratique du Congo. Pendant 80 ans de colonisation, la Belgique a humilié mes ancêtres : ils ont été tués, flagellés jusqu’au sang, soumis aux corvées, leurs filles violées… Ils étaient des esclaves.

Pendant 80 ans, ô roi Philippe, les richesses du Congo ont été systématiquement pillées par les Belges, dévorant notre cuivre, notre diamant et nos nombreuses ressources naturelles, tels des rapaces. Ce sont ces richesses congolaises qui ont construit votre royaume pour qu’il devienne ce qu’il est aujourd’hui.

La Belgique votre pays, ô roi Philippe, nous a légué de mauvais dirigeants en 1960, préférant assassiner ceux qui répondaient aux aspirations profondes des Congolais : c’est le cas entre autre de Patrice Emery Lumumba. Depuis lors, mon pays est en train de battre de l’aile et de louvoyer dans son parcours. Et tous les Congolais déplorent d’avoir eu la Belgique comme colonisateur.

Aujourd’hui, à l’occasion de la célébration du 60e anniversaire de l’indépendance de la RDC, vous avez exprimé des regrets quant au passé colonial de votre pays vis-à-vis du Congo. Mais d’aussi simples regrets, ça ne suffit pas, ô roi Philippe ! Les blessures de la colonisation belge sont encore vives dans notre vie, dans notre dignité, dans notre conscience, dans notre identité. Vos regrets ne ramènent pas à la vie ceux d’entre les Congolais que votre royaume a tués pendant la colonisation. Plus grave, attendre 60 ans pour n’exprimer que des regrets, c’est même une provocation.

Ce que nous attendons de la Belgique

Pour nous apaiser, ô roi Philippe, vous feriez mieux de venir à Kinshasa, organiser un grand meeting au stade des Martyrs et demander publiquement pardon au peuple congolais pour tous les sévices et crimes économiques qu’il a subis au temps colonial. Ensuite, de même que vous nous faites payer toutes vos dettes, vous vous mettrez autour d’une table avec nos députés, pour évaluer en euros toutes les richesses emportées du Congo par votre pays, et vous engager à rembourser endéans deux ans. Vous comprendrez, ô roi Philippe, que c’est la Belgique qui est débitrice et le Congo le créancier.

Ô roi Philippe, s’ils sont remboursés, les fonds de cette dette belge pourront nous aider à redresser notre économie, à financer notre développement.

J’espère que vous réserverez une suite favorable à ma lettre et je vous en remercie d’avance.

Que Dieu bénisse le Congo !

#60AnsDemainLaRDC

 

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