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Mort du général Kahimbi : vers une autre enquête sans suite ?

La mort suspecte du général Delphin Kahimbi va-t-elle faire exception ou plutôt confirmer la règle ? En effet, chaque année, plusieurs dossiers judiciaires officiels sont classés sans suite en RDC. Généralement c’est parce que l’auteur des faits n’est pas connu ou est supposé tel.

Face à l’absence de réponses judiciaires claires en matière d’enquêtes sur des morts suspectes comme celle du général Kahimbi, beaucoup de compatriotes ne croient plus en la justice congolaise.

D’ailleurs, on finit par croire qu’elle n’existe pas, et ce sentiment se renforce davantage chaque jour suite aux multiples enquêtes initiées pour établir les responsabilités mais qui n’aboutissent jamais.

Même pour les officiels décédés, ces enquêtes sont classées sans suite. Triste réalité, n’est-ce pas ?

Une enquête de plus ?                           

L’annonce du décès du général Delphin Kahimbi a été faite le vendredi 28 février par le Haut commandement militaire, dans une déclaration signée par le chef d’état-major des FARDC. Le général d’armée Célestin Mbala a affirmé que « toutes les dispositions sont prises pour élucider les circonstances de la mort du général Delphin Kahimbi ».

La police scientifique est même associée à la commission d’enquête chargée d’éclairer l’opinion publique sur les circonstances de cette mort.

Au cours du conseil des ministres tenu le même jour à Kinshasa, « le président de la République a souhaité que les enquêtes soient rapidement menées afin de déterminer les circonstances exactes de sa mort », a indiqué le porte-parole du gouvernement.

Interpellé jeudi 20 février à la Direction générale de migration alors qu’il s’apprêtait à s’envoler pour l’Afrique du Sud, le général Delphin Kahimbi, proche de l’ex-président Kabila, était accusé de tentative de déstabilisation et d’avoir dissimulé des armes.

Ce chef d’état-major adjoint des FARDC était également soupçonné d’avoir mis l’actuel gouvernement sous surveillance. Auditionné par le Conseil national de sécurité après son interpellation, Delphin Kahimbi avait finalement été « formellement suspendu » de ses fonctions en attendant une ordonnance présidentielle officialisant sa mise à l’écart.

La RDC, médaille d’or des dossiers classés sans suite ?

Notre pays a plusieurs fois fait face à des évènements tragiques, suivis d’enquêtes dont on ne connaît pas de résultats. En tout cas, plusieurs faits l’ont démontré. Exemple : en 2001, l’on assiste à l’assassinat du président Laurent désiré Kabila. L’enquête ouverte n’a jamais abouti.

Ensuite, deux autres hommes d’Etat sont morts dans les circonstances, toujours douteuses : le professeur Samba Kaputo, le 1er août 2007, et Katumba Mwanke le 12 Février 2012. Ils étaient tous conseillers de l’ex-chef de l’Etat Joseph Kabila. Pas non plus de suite !

On notera aussi  le cas du colonel Mamadou Ndala, mort dans un attentat le 2 janvier 2014 près de Beni. Une vingtaine de personnes civiles et militaires avait été arrêtée et jugée dans cette affaire, aucune issue claire jusqu’à ce jour…

Il existe beaucoup d’autres cas similaires dont les enquêtes ont été ouvertes mais n’ont jamais trouvé de réponse.

Il faut croire alors que la RDC mérite la médaille d’or du classement sans suite des dossiers judiciaires. Nous espérons que ce cas de la mort de l’ex-patron des renseignements militaires qui suscite déjà plusieurs doutes sera différent des précédents.

Les investigations annoncées aboutiront peut-être cette fois à un rapport qui sera mis  à la disposition de l’opinion publique pour redorer l’image de notre justice. Sinon, je conclurai que la récupération politique de chaque cas cité entrave la justice au point de ne pas être impartiale. Ce n’est pas normal.

 

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