Après la mort des parents : l’héritage divise les enfants

Je comprends que la présence de papa et maman est une garantie de stabilité et de cohésion dans une famille. Si les parents ne sont pas là, la famille devient comme un bateau sans capitaine. C’est ce que j’ai constaté dans une famille voisine à Mbujimayi. Il y a trois ans nous avons perdu Marcel, mort à 51 ans. Sa femme l’avait déjà précédé dans l’au-delà cinq ans auparavant.  Leurs trois enfants sont restés orphelins. L’ainée de la famille est une fille (27 ans). Suivi d’un garçon de 24 et un autre garçon de 22 ans.

La dislocation de la famille

À sa mort, Marcel avait laissé une voiture, une boutique et une parcelle avec deux maisons. En tant qu’ainée de la famille, la fille s’est chargée de la gestion des biens laissés par les parents. Elle a réussi à repousser les oncles paternels qui essayaient de s’emparer des avoirs laissés par leur frère défunt.

Mais les choses ont changé lorsque la fille a eu un nouveau petit ami. En moins d’une année, elle a bousillé toute la boutique de la famille par des dépenses. Elle n’écoutait que son petit ami et n’acceptait plus de se concerter avec ses deux frères pour prendre des décisions sur l’héritage parental.

La boutique étant ainsi tombée en faillite, ils doivent désormais vivre grâce aux frais de loyer de leurs deux maisons en location. Là encore, la grande soeur se montre encore plus avare. Elle prend la grosse part et ne laisse que des miettes à ses deux petits frères.

En réalité, la fille serait manipulée par son amant. C’est bien lui qui lui ordonne de faire ce qu’elle fait, et au nom de l’amour elle exécute tout ce que lui dit son copain. Sans hésiter, elle vendra la voiture familiale à 8000 dollars américains. Nul ne sait ce qu’elle a fait de cette somme. On sait tout de même qu’elle a adopté un mode de vie plein de luxe avec son copain.

La révolte de ses frères

Là où ses frères ont décidé de ne pas se laisser faire, c’est lorsque la fille envisage de vendre la parcelle d’habitation où logent ses frères. Son  copain lui a dit qu’il faut vendre pour aller s’installer à Lubumbashi. Là, les deux garçons ont dit : pas question ! Mais la fille est catégorique : elle tient à vendre et c’est elle qui détient les documents parcellaires de leur père. Voilà un conflit permanent entre les enfants d’une même famille. Après avoir perdu la boutique et la voiture, la concession familiale est l’unique propriété qui leur reste. L’église et certains proches ont tenté la médiation mais en vain. La fille tient à son projet d’aller s’installer à Lubumbashi. Et pour dissuader tout éventuel, les garçons ont mis cette inscription : « Avis au public. Cette parcelle n’est pas à vendre. »

Récupérer les documents parcellaires par la force 

Vu l’impasse et l’impossibilité de faire changer d’avis à leur grande soeur, les deux garçons lui ont proposé qu’on morcèle la parcelle en deux parties et qu’elle vende sa part si elle veut. Jamais ! rétorque la grande soeur. On doit tout vendre pour se distribuer l’argent ! C’est là que les deux garçons ont décidé d’utiliser la force. Sans le vouloir, ils ont copieusement tabassé la grande soeur. Elle s’en est sortie avec le visage tout tuméfié. Son amant qui a essayé de la défendre a lui aussi été passé à tabac. Ils lui ont dit : c’est bien toi que nous cherchions car c’est toi le manipulateur de notre soeur. La fille est allée appeler la police. Les avocats sont déjà sur le dossier.

Selon vous, comment résoudre ce conflit entre enfants d’une même famille ?