Pour sa toute première activité hors ligne, Habari RDC Nord-Kivu a réuni près de 70 personnes représentant les neufs communautés de la province, pour un débat sur la résolution et la prévention des conflits intercommunautaires.
Pendant la conférence-débat, les participants suivent avec attention les discussions
Des seniors nés dans les années 50 et ayant vécu l’indépendance et les jeunes des années 90 ont mis en commun les principaux conflits vécus et latents avant de s’engager en signant ensemble un acte pour la paix.
Toutes les couches de la société étaient présentes : des acteurs de la société civile aux jeunes leaders d’opinion en passant par des comédiens, des chorégraphes, des défenseurs des droits de l’homme ou encore des étudiants.
Lors des travaux en commun des résolutions
« C’est à vous, les jeunes de prendre les choses en main, apprenez à gérer ces conflits, à les apprivoiser », explique Dufina Tabu, après avoir retracé dans son exposé l’historique des conflits intercommunautaires au Nord-Kivu, lui qui les a vécu depuis les années 1960.
Elvis Katsana, le Coordinateur de Habari RDC-Goma, pendant la lecture de l’acte d’engagement
Du racisme à « l’éthnicisme » et au tribalisme, on tend vers le clanisme
« Vers la fin des années 50, on était tous réunis contre les blancs, on était racistes, on voulait qu’ils partent. Après l’indépendance et le départ de l’homme blanc, on pensait qu’on vivrait mieux car on le croyait responsable de nos malheurs, mais voyant la souffrance continuer, on est passé à l’ethnicisme. Les tutsis sont devenus responsables des malheurs des bantous. Le tribalisme au sein des bantous est né également et aujourd’hui on tend vers le clanisme. La xénophobie n’apportera jamais la paix. Vous, les jeunes, devez réfléchir autrement. Notre expérience doit vous servir de repère. Elle montre que l’exclusion ne marche pas », a renchéri Dufina Tabu, ce senior président de l’association des volontaires du Congo (ASVOCO).
Les jeunes sont les premières victimes des conflits
« C’est nous, les jeunes, qui nous battons lors des conflits intercommunautaires. Nous sommes utilisés et ceux qui tirent les ficelles ne sont jamais inquiétés. Soyons vigilants ! », a conclu Patrick Abega, blogueur de Habari RDC.
Johnson Ishara porte-parole de la nouvelle dynamique de la société civile du Nord-Kivu s’est presque révolté quand il a pris la parole.
« Normalement la diversité est une richesse. Les 250 tribus que compte notre pays devraient être une source de paix et de richesse, ce n’est malheureusement pas le cas, c’est tout le contraire! ».
Apprendre l’Histoire pour éviter de reproduire les erreurs du passé
Un autre intervenant a proposé aux jeunes un exercice d’auto-évaluation. « Posez-vous une seule question : Lors d’un conflit, suis-je le meneur ou le mené ? Interrogez également l’histoire pour éviter que les erreurs se répètent !
Avant d’exposer une partie de l’histoire de la province, il a suggéré l’inclusion de l’histoire du Nord-Kivu dans le programme scolaire comme un moyen de prévenir les conflits entre communautés.
Après six heures d’exposés , de débats et de travaux en groupes, tous les participants se sont engagés à résoudre pacifiquement les conflits, à créer des paillotes de paix dans les différents territoires du Nord-Kivu et d’éviter tout message d’incitation à la haine ou la discrimination dans le milieu universitaire. Un module de suivi de l’accord en onze points a été signé ce dimanche 06 novembre au terme des débats. Un premier pas de géant pour Habari RDC Nord-Kivu qui a immortalisé ces moments par une photo de famille.
Conférence de presse : les participants partagent leur satisfaction totale
Ce billet est bien fait. Seulement, la RDC compte plus de 450 tribus et le billet est resté dans les propos officiels il ne relate pas l’ambiance de la rencontre.