À Kinshasa, on est libre de se faire photographier ou de prendre en photo un peu partout ou presque. Parmi les endroits interdits figurent les édifices publics, le fleuve Congo (à certains endroits) et les forces de l’ordre.
Lors d’un voyage à l’étranger, je me suis retrouvé au bord du fleuve Niger. Devant moi, j’admirais ce fleuve, le troisième plus long d’Afrique et j’ai cherché à me prendre en photo à cet endroit. Mais je me suis vite rappelé que faire la même chose à Kinshasa peut conduire à mon arrestation. Perplexe, je cherche donc quelqu’un, de préférence un gendarme pour avoir l’autorisation. Je ne trouve personne et je n’ai donc pas pris la photo. J’apprendrai plus tard que ce n’était pas du tout interdit.
Osez filmer on vous arrête
Lors d’une grève des chauffeurs à Kinshasa, j’ai failli me faire arracher mon téléphone par des policiers simplement parce que je filmais la scène. Un ami s’était fait menacer pour avoir filmé le cortège présidentiel il y a plusieurs années. Le même ami a été arrêté par un officier de la police qui lui reprochait de l’avoir pris en photo à son insu.
Ajoutez à cela la Radio télévision nationale congolaise (RTNC), le Palais du peuple…Pourquoi donc a-t-on rendu ces lieux « infilmables » ? De nombreux vlogueurs qui atterrissent à Ndjili ne filment jamais l’intérieur de l’aéroport.
Filmer est un droit
Je n’ai jamais compris en quoi filmer des agents de police dans l’exercice de leurs fonctions constituait une infraction. À l’ère des réseaux sociaux, prendre des images est devenu une banalité pour tout le monde. Je pense qu’il est de mon droit de filmer la place publique en me mettant moi-même dans le champ. Le prétexte selon lequel, le fleuve Congo est une frontière me parait juste tiré par les cheveux. Je pense qu’il faudrait définitivement lever le flou sur cette question pour éviter qu’elle ne soit une source permanente d’abus.
Personnellement, accompagné de mon ami une certaine soirée de 2020 vers 18h30 devant la résidence du Président à Mbujimayi, alors que nous nous prenions une photo, du coup les gardes ont accouru pour nous arracher le téléphone.
À leur arrivée, nous n’avions pas fui, nous leur avons demandé le pourquoi, l’un d’eux qui parlait nous a dit en lingala : Epekisami qui veut dire « c’est interdit ».
Une autre question, pourquoi, il s’est mis en colère et nous avons disposé. Je ne connais pas moi aussi cette raison.
Comment développer le tourisme dans un pays qui interdit de photographier de nombreux sites
D’autant plus absurde à l’heure de l’accés aux photos satellites