« Je considère que les mauvaises mentalités sont à la base de nos problèmes en tant jeunes congolais », estime Prince, un jeune engagé socialement. Il a lancé sa fondation pour avoir un cadre où mener des activités dans le but d’atteindre son idéal pour la jeunesse au Congo.
Cette structure basée à Goma s’appelle Prince Mundenga Fondation. Le jeune homme travaille réellement sur ce projet depuis 2001 mais c’est en 2012 que la fondation a été inaugurée officiellement. Au début des années 2000, la RDC est secouée par des rébellions successives. C’est aussi à ce moment que son handicap s’aggrave, l’obligeant à rester dans une chaise roulante. « Comme j’ai plus de jambes ou de bras pour travailler normalement, désormais je travaille avec mon cerveau et mes idées », se félicite ce jeune au sourire modéré.
« Changer la mentalité, c’est changer les idées ! »
Assis dans sa chaise, jeans noir et visage serein, c’est sans complexe et sans difficulté que Prince exprime ses opinions et ce qu’il pense nécessaire pour l’amélioration de la société.
Vers 2010, il accueille et soigne chez lui des enfants de la rue rejetés par leurs familles. Ces enfants souffraient de malnutrition et de maladies ! Ainsi, il a l’idée de créer sa propre fondation afin d’aider des personnes sollicitant une assistance.
« Aider quelqu’un à changer la mentalité, c’est simplement lui faire changer ses idées » explique Prince.
C’est pourquoi à travers sa fondation, il organise plusieurs activités : des formations professionnelles, des activités artistiques et sportives. Il aide aussi à la recherche d’emploi et à l’obtention de bourses d’études locales.
Plus de 700 jeunes assistés à Goma.
Selon lui ces occupations permettront à ces jeunes désœuvrés qui sont l’avenir du pays, de penser positivement au lieu de voler, de se droguer ou de passer leur temps inutilement dans la rue. « Ca, c’est le début du changement des mentalités ! », s’exclame-t-il. Déjà, plus de 700 jeunes ont participé aux activités de la fondation Mundenga et sont devenus à leur tour des personnes responsables aidant leurs familles respectives.
Si ses activités pourraient le rapprocher de la politique, l’homme s’en défend. « Je n’aime pas me plonger dans la politique. Seul, le social me préoccupe », affirme l’homme prudent.
La lutte pour le changement
Ce philanthrope finance sa fondation avec les moyens de bord. Il importe, stocke et vend différents types de produits de première nécessité pour la ville de Goma. Ses employés commercialisent pour lui de l’huile de palme, de la farine, du riz importés du Rwanda et d’ailleurs. C’est grâce à une partie de ses revenus qu’il tire de son commerce qu’il finance sa fondation. Une situation précaire qui le pousse régulièrement à l’appel aux dons.
Prince Mundenga est un commerçant, un homme marié, père d’un enfant. Mais il se décrit avec humour comme le père d’une centaine d’enfants, si l’on compte ceux qu’il encadre à la fondation.
Ses projets ne s’arrêtent pas là. Il compte créer une autre fondation cette fois pour aider les personnes handicapées comme lui. « Fonction humanitaire pour les handicapés », il l’espère que ce rêve se réalisera bientôt.